Le jeune groupe de Clermont Ferrand Quidam (un guitariste chanteur, un bassiste placide et un batteur) ouvrait la soirée consacrée à Sarah Bettens, qui après avoir été la figure de proue de K’s Choice, poursuit sa carrière en solo. Elle sort cette année, Shine, son deuxième album.
Ces quidam s’engagent donc dans une voie rock assez conventionnelle: nerveux, bruyant.
S’ils laissaient davantage les décibels au placard, ils n’en défendraient que mieux des textes plutôt inspirés : "ton absence réveille en moi / l’obsession/ je revois dans ton regard/ l’émotion/ de nos souvenirs".
Et il me semble que c’est à cette condition qu’ils gagneraient la place singulière qui leur revient.
Sarah Bettens jouait à l’évidence devant un public acquis : familière des charts internationaux elle alternait les chansons de ses deux albums et les quelques tubes de K’S Choice : "Fine", "Shine", "Daddy’s gun", "Come Over Here", "Not insane", "Scream", "Not an addict", "Everything for free"…
Elle donna le concert qu’attendaient les fans, c’est-à-dire l’exacte réplique de chansons enregistrées en studio.
Que ceux qui aiment la performance des artistes aériens qui renouvèlent leur prestation, passent leur chemin… pas de surprise… et la lassitude s’installe après les premiers titres.
Elle a beau être sympathique, elle n’existe plus que dans le regard de ses fans, qui transis, l’ont déjà presque oubliée, communiant ensemble à cette étrange cérémonie.
Elle les attendrit aussi avec quelques mots prononcés en français : mots d’usage, de remerciements. Les tee-shirts, les bracelets de cuir sont déjà vendus.
Ce soir- là, l’esprit rock ne souffla pas dans les morceaux de Sarah Bettens, et nous sommes repartis, quelque peu ahuris par ce non évènement, cette non performance.
Que manquait-il ? L’émotion, le tremblement et la prise de risque que l’on guette toujours dans les salles de concert, ces endroits hors du temps et des logiques mercantiles.
Lorsque que l’on s’est ennuyé au milieu de gens frénétiques, agitant les doigts sur "Believe" " … touch the fingers of my hand…", on pense, avec une certaine révolte que le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle … ou que le plat pays est décidément bien plat… |