Ce lundi 10 décembre 2007 se déroulait la dernière Master Classe, pour l'année 2007, de Jean-Laurent Cochet.
Pas de pincement au cœur puisque, dès le 14 janvier 2008, les fidèles se retrouveront au Théâtre Pépinière-Opéra pour inaugurer le premier Cours public d'interprétation théâtrale de la nouvelle année.
Pour cette dernière Master Classe donc, qui laisse se profiler les périodes festives de la fin de l'année, on pouvait s'attendre à passer une pré-soirée bon enfant avec profusion de fables et de scènes.
Las ! Elle fut irrémédiablement placée sous le signe des gâcheurs. Des indélicats aux incorrects, des malappris aux égocentriques, des fâcheux aux sans gêne, ce fut un festival et, notamment, une symphonie toussive, du raclement à la quinte, qui devrait inciter les directeurs de salle à se faire sponsoriser par les fabricants de pastilles qui prima, pour cette fois, le concerto de sonneries pour téléphones portables.
Avez-vous remarqué que la plupart des spectacles ne commencent pas à l'heure prévue ? Que la quasi totalité des spectateurs arrivent dans les quelques minutes précédant le début de la représentation comme s'ils avaient attendu jusqu'au dernier moment si allait surgir une proposition plus alléchante qui aurait leur préférence ? Que les retardataires sont monnaie courante et que, souvent attributaires des places en milieu de premier rang, ils réclament leur dû, dérangeant toute la salle et perturbant la représentation plutôt que de s'asseoir discrètement à la première place vacante ? Que les expectorations et relâchements du corps les plus divers et incongrus se manifestent sans aucune retenue ? Que les dix dernières minutes voient partir avec force claquements de sièges et de porte les mondains ailleurs attendus faisant du théâtre un cinéma permanent ?
Voilà bien de quoi déclencher la ire du plus amène des individus et le courroux de Jean-Laurent Cochet a du se manifester à plusieurs reprises, invitant notamment les irrépressibles catarrheux à quitter la salle.
D'autant que le point d'orgue fut atteint avec une spectatrice, d'un certain âge, le cheveu blanc n'apportant pas toujours la sagesse, qui, volontairement, simula une quinte de toux assourdissante en le provoquant, l'apostrophant pour réclamer d'être expulsée de la salle et que, ceci étant fait, une autre lança un intempestif "Ce n'est pas sympa !". Mais que viennent donc faire ici ces fâcheux ?
Malgré ces détestables incidents, Jean-Laurent Cochet a continué son cours dont le programme fut d'autant amendé. Cours qui, après le rappel des principes relatifs à la situation dramatique et au travail du comédien sur le texte, permit de renouer avec l'exercice des fables.
Au programme, "Le chêne et le roseau" et "La mort et le malheureux" et "La besace" de La Fontaine.
Le cours s'acheva sur "Les bourgeois" de Jacques Brel, au refrain de circonstance, vu l'épisode narré plus avant, et une petite histoire sur l'unanimisme racontée par le Maître lui-même. Il n'en sera pas dit plus mais sachez seulement qu'il était question d'un funambule caucasien et d'une centenaire mexicaine…
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