Le premier film estampillé US du réalisateur Hongkongais Wong Kar Waï. On connaît le soin méticuleux de WKW à composer des bandes originales qui sont devenues presque aussi cultes que ses films.
Pour sa première dans le pays de l’oncle Sam, WKW a mis les petits plats dans les grands. Décors US (fast-food, Casino), interprètes américains et naturellement, une BO bien du terroir.
On y retrouve donc pêle mêle des influences jazz, blues, folk, mais surtout très soul. On a rien trouvé de mieux que cette musique de l’âme pour accompagner les "pérégrinations spirituelles" et sentimentales des beaux protagonistes.
L’héroïne en question n’est autre que Norah Jones : la chanteuse et désormais actrice signe par un très belle inédit l’ouverture de cette compilation.
Le second morceau living proof est extrait de l’album The Greatest de Cat Power, de même que son magnifique morceau éponyme qui clôt la compilation (ce dernier sera très présent dans le film et en constitue presque le thème). Signalons par ailleurs que la ravissante Shan Marshall nous gratifie d’une courte apparition à l’écran.
Autres superbes morceaux : le très soul "Try a little tenderness" d’Otis Redding, "Looking back" de Ruth Brown ou encore "Skipping Stone" où la voix d’Amos Lee fait mouche.
Pour la partie plus virile (j’entends issue de l’ Amérique plus profonde), place est laissée à Ry Cooder, incarnation vivante de la musique blues américaine qui passera de l’acoustique à l’électrique ainsi qu’à Mavis Stapple sur "Eyes on the prize".
Enfin petite clin d’oeil du réalisateur, la re-interprétation de "Ymeji’s thème"; autrement dit le célébrissime thème de "In the mood for love" à l’harmonica pour un résultat très concluant.
Pour conclure : une BO très cohérente malgré l’éclectisme des styles qu’on y croise. Sans tomber dans la facilité, le réalisateur aura su saisir le meilleur de la musique américaine contemporaine afin d’asseoir ses ambiances. |