Morcheeba... Ce groupe existe donc encore ? Me suis-je exclamer à la vue de cet album à la curieuse pochette.
Et puis, face au long silence passé de ce groupe, aux changements de chanteuses à répétition, je me suis dis que si ça se trouve, il s'agit d’un ersatz de Morcheeba. Comme ces affiches que l'on voit dans le métro, en ce moment : "the australian pink floyd jouent the wall encore mieux que les vrais, bientôt dans votre ville"... Merde, ca fait froid dans le dos, des trucs pareils !
Dive deep donc. Plonge profond. Tout est clair dans ces eaux troubles, Morcheeba n'a plus d'âme, sans doute noyée dans les eaux profondes de ce disque en forme de patchwork. Finis la belle unité de Big Calm et le charme de Skye Edwards.
Dive deep va chercher du côté de la multi collaboration. Auberge ouverte aux 4 vents, on croisera notamment l'excellent Thomas Dybdhal, venu pousser quelques chansonnettes qui ne lui ressemblent pas vraiment et qui sonnent trop creux pour laisser un quelconque souvenir. Les voix féminines sont également assez monotones, bien loin des frissons de Blindfold.
Musicalement, tout est au diapason. Si certains morceaux sortent du lot, on reste tout de même dans une production très convenue sans grand relief. Finie la soul qui suintait de leur trip hop. Finies aussi la noirceur latente et les mélodies surprenantes surgissant au détour d'une incroyable rythmique.
On réécoute, pourtant, persuadé d'avoir raté quelque chose, mais il n'y a rien à faire, Morcheeba a fait le grand plongeon et est retombé à plat. C'est douloureux, mais ça passera. Pourtant, on sait déjà que si on replonge en leur compagnie, ce ne sera qu'avec d’infinies précautions... Dommage.
Morcheeba a plongé. Vive Goldfrapp. |