Old growth, nouvel album des Dead Meadow, est sans doute la meilleure raison d'écouter du métal psychédélique en ayant bonne conscience et même en pouvant s'en vanter.
Avec leurs guitares lourdes habillées de leurs plus beaux effets (on imagine la rangée impressionnante de pédales en concert), leur batterie sourde sans être pesante et la voix du chanteur, nasale à souhait comme si les frères Reid avaient appris à chanter, Dead Meadow nous entrainent gaiement sur un terrain de jeu glissant pour y faire quelques dérapages totalement maitrisés.
Entre rock noise que l'on devine hérité des Jesus and Mary Chain jusque dans le titre comme sur "Keep on walking" et grandes envolées chamaniques et hypnotiques ("Seven seers" aux airs d'Inde, sorte de rencontre improbable de Ravi Shankar et de Mogwai), les Dead Meadow alternent sans complexe les genres.
A tel point qu'on se retrouve même avec quelques ballades (musclées quand même, faut pas rigoler) bien foutues mis à part l'étonnant "Either way" mou du genou, sorte de slow pour fin de bal des pompiers qui se trouve en fin de disque, histoire peut-être de ne pas nous faire regretter que le disque soit fini.
Mais à part cette étonnante faute de casting, ce Old growth est du genre costaud, dense et riche dans ses rythmiques parfois étonnantes ("between me and the ground").
Derrière ses guitares de gros méchants et cette batterie hypnotique se cache un groupe talentueux qui sait aussi faire dans la finesse et réussit à donner à ce mélange des genres d'un autre temps une fraîcheur et une qualité enrichies d'une touche personnelle qui donnent un disque fortement recommandable et pas seulement aux fans communs des Pink Floyd et de Black Sabbath réunis. |