Comédie dramatique de Gérard Aubert, mise en scène de Ladislas Chollat avec Catherine Cyler.
Tout est si bien réglé dans la vie de Catherine Forestier. C’est du moins ce qu’elle se plait à se faire croire, seule dans son appartement si bien arrangé par ses soins, attendant sa famille pour fêter son anniversaire.
Dans sa tête et dans le regard qu’elle pose sur les gens, les événements, tout est précis. Aucune place n’est laissée à l’à peu près.
On la comprend pourtant engoncée dans sa tenue de femme et mère parfaite dont les coutures craquent une à une devant cette table d’anniversaire où elle réalise alors le vide de son existence et la monotonie de son quotidien. Des souvenirs oubliés lui reviennent et elle brise bientôt cette caricature de femme qu’elle ne veut plus jouer.
L’écriture de Gérald Aubert ressemble à la vie de Catherine : exacte, méticuleuse ; elle brosse un portrait au vitriol assez réussi d’une femme-modèle au bout du rouleau, dont le cri - jusque là étouffé -de son mécontentement va enfin sortir pour la libérer.
Catherine Cyler campe avec vérité cette femme désabusée, aux rêves de danseuse jamais réalisés. Son jeu tout en finesse et en sobriété nous rend proche ce personnage pathétique. La mise en scène de Ladislas Chollat, usant de projections vidéo ou photo (en noir et blanc pour les souvenirs) donne de l’ampleur à ce portrait juste et émouvant qu’on suit avec intérêt. |