Comédie dramatique écrite et mise en scène par Marie Némo avec Léonie Marie et Vincent Boisseau (ou Nicolas Naudet) à la clarinette.
Comme tous les jours, vêtue de fuchsia ("parce que c’est plus gai"), elle s’installe sur sa chaise d’A.N.P.E pour attendre et en profite pour se raconter.
On découvre alors son quotidien, fait de déceptions et d’interminables moments dans les bureaux de l’agence pour l’emploi, ou de rêves qui les lui font oublier. Et son personnage nous parle à tous tellement il est vrai. Mais point de pathos ici puisque notre héroïne moderne, quelles que soient les circonstances, essaie de positiver et s’habille le corps et le coeur de couleurs flashy.
En ce sens, le texte de Marie Nemo est admirable car il offre une approche originale du chômage sans misérabilisme aucun et donne à cette femme des mots indiscutablement sincères et forts qui dépassent même le simple cadre du travail et plus largement nous questionnent sur notre place à trouver dans le monde.
Avec sa petite voix pointue et ses allures de vedette de music-hall (car elle aurait voulu être une star américaine), Léonie Marie donne à cette chercheuse de pépite dans la grisaille quotidienne, une touchante présence et des accents tantôt naïfs et cocasses, tantôt graves et lucides.
"La chercheuse d’or" est un spectacle audacieux, poétique et musical - le musicien qui l’accompagne étant un élément prépondérant qui installe à l’aide de sa clarinette une ambiance "jazzy", "cosy" ou "bluesy" au fil des pérégrinations de cette femme si ordinaire et si singulière pourtant.
Une belle introspection sur un sujet particulièrement actuel. |