Premier des deux concerts de Nick Cave à New York.
Après un set décevant de Calexico puis un set affligeant de Chris Bailey, la lumière s'éteint de nouveau. Des musiciens en costume rentrent sur scène. L'un deux apporte une bouteille de vin rouge. Nick Cave rentre alors, mince, éffilé, chemise noire, costume noir, cheveux noirs. On le sent excité, presque fiévreux. Le concert commence par un morceau de Nocturama.
C'est ensuite par un enchaînement de hits absolus qu'une sorte de démence emporte Nick Cave en même temps que la foule. Le son est grandiose, la foule alerte, une osmose terrible et sensuelle s'opère alors. Sur 'Wild World' , Nick Cave atteint une acmé sonique, il danse avec une énergie surnaturelle et on ne peut que se pâmer devant son charme si fougueux et sauvage. "Henry Lee" n'est plus une ballade ce soir, c'est une épopée crépusculaire qui s'envole et vous retourne de l'intérieur. Les mots claquent et la peau frémit.
Les enceintes du Roseland vrombissent sans perdre leur pureté. "Hallelujah" est de toute beauté, Nick Cave n'est certes pas apaisé mais il communique quelque chose de riche et puissant. "Tupelo" voit Nick Cave friser l'épilepsie et vrille l'estomac, "Do You Love Me" est magique et tragique, "Deanna" diablement entraînante.
Le set de Nick Cave & The Bad Seeds, agrémenté de deux rappels
qui parachèvent un set de plus d'1h40, prend fin sur une vision apocalyptique
d'un Nick Cave hyperactif à la voix tendue, puissante et prête
à rompre.
Au final, un concert de très haut niveau, plus-que-parfait; Nick Cave,
au mieux de sa forme et presqu'affreusement "jeune", nous livre ses
fantasmes et ses rêves hallucinés à la manière d'un
prophète au charisme immense.
J'en suis personnellement ressorti hébété et plus fort que jamais, ému et remué ; je ne savais pas à quel point son concert allait sublimer tout le bien que je pensais de ses albums.