Drame de Shakespeare, mise en scène de Muriel Sapinho, avec Julien Bleichtrach, Guillaume Dabin, Jean-Baptiste Epiard, Michael Filler, Cécile Guérin, Alejandro Guerrero, Johan Lescure, Alexandre Moisescot, Muriel Sapinho, Claire Schumm et Charles Vedel.
Autour d’une table de répétition, une troupe (celle-là, en l’occurrence) discute de la distribution et se répartit les rôles. Un début qui peut laisser présager d’une version pour la moins farfelue et trop vaguement inspirée de la pièce de Shakespeare.
Or, ce n’est ici qu’une diversion pour brouiller les pistes car passé cette entrée en matière pour le moins surprenante, la version "bricolée" des Gérard Gérard est plus que fidèle au texte original. Et sous l’impulsion d’une petite fée du théâtre, Muriel Sapinho, à la volonté tenace et à la baguette magique, ils donnent une interprétation éminemment respectueuse du chef-d’œuvre régulièrement trahi par d’autres sans aucuns scrupules.
Sous une apparente facilité, il y a derrière un travail colossal et surtout la nécessité d’avoir compris et digéré la pièce du dramaturge anglais. Il ne s’agit pas d’une version moderne (même si, ça et là, surgissent quelques anachronismes) mais plutôt d’une dynamisation et d’une inventivité de tous les instants par une compagnie qui ose et va jusqu’au bout de ses propositions.
Elle transforme une table en balcon et nous fait apparaître avec des petits riens des palais, des jardins italiens, un caveau, le jour et la nuit, un bal… Tout ça avec une tension permanente et un amour du public évident.
Shakespeare est ici magnifiquement servi par une troupe aussi sympathique qu’ahurissante de talent, qui provoque, dans la plus grande décontraction, des rires et des larmes sur nos visages.
On en ressort le cœur en fête et des étoiles plein les yeux. Bravo et merci. |