Spectacle conçu et interprété par Guillaume Gallienne dans une mise en scène de Claude Mathieu.
Pour Guillaume Gallienne, on ne peut faire plus personnel que ce spectacle où, à la façon d’un Philippe Caubère, il livre l’histoire de sa vie.
Tout part de l’admiration qu’il a pour sa mère à qui il veut faire plaisir et ressembler. Entouré de femmes dès son jeune âge et doué d’un formidable sens de l’observation, il en épousera les gestes, les tics, les respirations même… Ce qui lui vaudra, bien sûr, brimades et bizutages en tous genres dans les différents pensionnats ou groupes qu’il fréquentera, n’arrivant pas à se situer mais persuadé qu’il est plus proche des femmes et se sent lui-même "une fille".
C’est cette singularité qui n’aura pas été toujours facile à assumer mais qui lui donne à présent l’occasion d’un spectacle incroyablement sincère et vrai. Son grand talent est d’enchaîner les scènes grandioses comme on raconterait une bonne histoire à des amis, avec un sens théâtral certain (aidé par Claude Mathieu à la mise en scène sobre et tournée vers le jeu d'acteur).
On assiste à des anecdotes succulentes comme l’épisode où il apprend à danser la "Sévillane" à la façon des femmes (sans le savoir) lors d’un séjour en Espagne. Ce moment, comme celui du massage par un colosse allemand en thalassothérapie, sont des scènes cultes et inoubliables. A chaque fois, il campe les différents personnages avec brio.
Mais tout le spectacle est captivant de bout en bout avec un rythme fou et une autodérision permanente désamorçant l’émotion qui affleure régulièrement par une pirouette.
Une personnalité pittoresque entre Lucchini (pour la gouaille) et Almodovar (pour l’humour et le côté décalé) mais avec la simplicité en plus.
Un spectacle réjouissant et la confirmation d’un immense comédien. |