"Anyone Else but You" des Moldy Peaches. On l'entend partout. Dans la pub Orange. Dans le film Juno. Cette chanson n'a que sept ans, mais son auteur, Adam Green, est désormais bien loin de cette époque là. Aux oubliettes, enregistrements lo-fi et costume de Robin des Bois. Bienvenue production léchée et chanteuses gospel. Ce changement, déjà entamé dans son précédent album Jacket Full of Danger, avait déçu un grand nombre de ses fans. Qu'en est-il de ce Sixes & Sevens ?
Après avoir effectué une mini-tournée acoustique en Europe en septembre dernier, l’incrédule que je suis s’attendait à un retour triomphal du Mr Green guitare à la main, verve intacte.
L’un des atouts majeurs d’Adam Green a toujours été sa capacité à concentrer l’essence même d’une chanson en deux minutes, jamais plus, quitte à chanter vite ou à oublier un refrain au passage. Cet enthousiasme était peut-être dû au fait que le monsieur a sorti quatre albums en l’espace de quatre ans. Il s’est octroyé, pour la composition de ce Sixes & Sevens, une pause bien méritée de deux ans… qui l’a quelque peu ramolli.
La première moitié de l’album est à l’image de ses performances live : dans l’excès total, dégoulinantes de chœurs, comme pour le single "Morning after Midnight" ou les très niais "Getting Led" ou "You Get So Lucky" et sa flûte de pan. Le patchwork de styles que le jeune crooner nous proposait avait toujours marché. Là, les influences semblent trop éloignées, les chansons sont lourdes et sirupeuses. Bref, largement de quoi appuyer sur le bouton avance rapide.
Trois titres se détachent tout de même de cette masse, "Be My Man" et son petit riff country, "Drowning Head First", petit ballade entre Adam et sa petite amie, le tout agrémenté de tuba et de guimbarde (!), et "Grandma Shirley And Papa" et sa petite mélodie au piano.
Finalement, Adam Green est le meilleur quand il se met à nu, sans fioritures ni fanfreluches. Malheureusement pour nous, la sobriété n’est pas son fort, au sens propre comme au figuré. |