Pete and the Pirates nous ont fait le plaisir d’accepter de nous rencontrer au milieu de leur tournée avec Gossip et The Kills, organisée par l’émission de Canal + La musicale. Et c’est en toute décontraction qu’ils ont répondu à nos quelques questions, peu entamés par le buzz qui s’est formé autour de leur formation.
C’est ensemble qu’ils ont préféré nous répondre, après avoir jouer deux titres pour les Froggy's Session que je vous laisse découvrir…
Est-ce que vous pouvez vous présenter ? Quand est-ce que vous vous êtes rencontrés ? Est-ce que Pete and the Pirates est votre premier groupe ?
Pete Cattermoul : Nous sommes Pete and the Pirates : David, Pete, Tommy, Pete, et Jonny. Salut, salut… Nous nous sommes rencontrés dans la ville de Reading, d’où nous sommes originaires, où nous vivons toujours.
David Thorpe : Nous nous connaissons depuis des années, depuis que nous avons 16 ans ou depuis plus longtemps. Nous écrivons tous des chansons, et c’est ce qui nous a rapproché, c’est comme ça que nous sommes devenus amis. Nous avons enregistré les chansons de chacun, et en constituant un groupe c’est plus facile de proposer des concerts.
Jonny Sanders : Pour répondre à ta dernière question, ce n’est pas notre premier groupe, nous nous sommes déjà produits en tant que The Lion, Fish Millionaires, Straus, Redhouse... Il y a tellement de groupes à Reading, tout le monde fait de la musique, ce sont juste les noms qui changent.
Quand on pense aux pirates, on pense à un trésor. Vous êtes sur la piste de quel trésor : la célébrité, l’argent, les filles ?
Pete Cattermoul : Rien de tout ça. Nous avons déjà ce que l’on cherche. Et ce n’est pas ce que tu proposes. Je pense que le trésor, c’est la musique, c’est-à-dire écrire des chansons, de bonnes chansons. Pour nous le trésor, c’est de composer des chansons de qualité, et que le public va s’approprier. Et tu sais, nous venons de sortir un album, que nous aimons, que nous défendons, voilà notre trésor…
Le public est-il tout de même important ?
Tommy Sanders : Oui bien sûr, pour nous le public est très important. Nous rencontrons un certain succès : les gens aiment ce que nous leur jouons, c’est agréable. Quand nous donnons un concert et que nous voyons les réactions positives du public, qu’il s’amuse, ce sont des moments qui nous font extrêmement plaisir. Plus le public apprécie, plus nous sommes heureux de la soirée.
Pete Cattermoul : Le plus important pour moi reste les chansons et donner le meilleur de nous-mêmes dans l’écriture, même s’il n’y a pas de concert derrière.
Avant le groupe, on ne jouait pas en public, on jouait nos chansons, qu’on gravait sur CD pour que chacun ait un exemplaire. Et un jour, on s’est dit qu’on allait jouer pour les autres. Mais à la base, c’est le fait de jouer nos chansons qui nous transporte le plus.
(Tout le groupe acquiesce.)
La pochette de l’album me fait penser au travail de Keith Haring ? Est-ce que c’est une référence ?
Tommy Sanders : C’est Jonny qui dessine.
Jonny Sanders : Non je ne connais pas Keith Haring. Tu veux savoir si les dessins ont un sens ?
Oui.
Jonny Sanders : Bien sûr ils ont un sens, mais je ne dessine jamais avec une idée en tête, je me laisse aller, le sens vient après, et il y a toujours plusieurs interprétations possibles.
Tommy Sanders : Ses dessins naissent de son inconscient, des images qu’il a dans la tête.
Jonny Sanders : Oui.
Votre album s’intitule Little Death (petite mort). Avez-vous pensé à l’orgasme ?
Pete Cattermoul : Non. Il n’y a pas de références sexuelles, ce n’est pas censé être sexuel. C’est un nom que Pete
avait donné à l’album et je n’ai pas été le seul à accrocher. Ca plaisait à tout le monde. Je ne savais pas qu’en français, ça pouvait évoquer l’orgasme. En anglais, ces deux mots ensemble, comme ça, sonnent vraiment bien et conduisent à toute sorte de sensations : quelque chose de paisible, ou de vraiment triste, ou même d’amusant, en fonction des personnes, avec un petit côté "artiste", qui me plait bien. J’aime bien cet aspect poétique.
Jonny Sanders: C’est plus riche que le nom du dernier album de Beyoncé : B’day (bidet). (Rires).
Pete Cattermoul : On nous a signalé que les titres suivaient une progression ascendante, comme la naissance d’une émotion de plus en plus intense : une évolution orgasmique. L’enchaînement des chansons peut faire penser à un orgasme, mais ce n’est absolument pas prémédité, c’est venu après comme interprétation.
Jonny Sanders: Nous aimons vraiment laisser le public trouver le sens dont il a envie, pour les chansons, les dessins…
Dans une île déserte, quels sont les albums que les pirates emportent avec eux ?
Pete Cattermoul : J’emporterai les 69 love songs des The Magnetic Fields parce que c’est un coffret de trois cds, c’est vraiment long et ce sont de bonnes chansons, des chansons d’amour et 69 c’est long…
Pete Cattermoul : Trout Mask Replica de Captain Beefheart, un album vraiment halluciné.
Tommy Sanders : Low de David Bowie avec une première partie qui se compose de chansons exceptionnelles et une deuxième partie complètement délirante.
Pete Cattermoul : Il fait chaud, avec le soleil. Je ne sais pas.
(Drum and Bass) Je ne sais pas quoi dire… du silence...
Une guitare pour jouer.
Oui éventuellement une guitare.
Ce qui est appréciable dans votre album, c’est la qualité de voix, des chœurs. Est-ce que vous les avez beaucoup travaillés ?
Pete Cattermoul : Oui c’est un élément important. Elles sonnent vraiment comme quelque chose de naturel. Elles ne sont pas aussi soignées que dans beaucoup d’autres albums mais sur ces chansons, les voix se sont imposées d’elles-mêmes, et c’est comme ça que ça fonctionne le mieux. Elles prennent une place importante et beaucoup de producteurs auraient conseillé de reprendre : "pouvez-vous les faire, les refaire ?", parce que ce n’est pas parfait mais nous avons préféré laisser comme ça.
David Thorpe : Tout est important dans l’enregistrement, pas seulement les voix. Nous ne voulions certainement pas que ce soit trop policé, nous souhaitions davantage nous approché du concert, et préserver ce côté brut, live, celui des performances.
J’ai lu que vous aviez des concerts avec Gossip et The Kills de prévu dans le cadre de l’émission de télé la Musicale ? Est-ce que ça vous fait peur ?
Jonny Sanders : En fait nous en sommes à plus de la moitié de la tournée, nous avons déjà joué deux dates à Toulouse et à Lyon. Et demain nous avons un autre concert, à l’Olympia, demain soir, c’est vraiment excitant.
Pete Cattermoul : Nous n’avons pas participé à beaucoup de show télé auparavant. Ce sont des moments forts, exceptionnels. Jouer avec d’autres groupes, c’est vraiment excitant. Nous découvrons des pays, nous rencontrons des gens sympas. Nous n’étions pas inquiets, plutôt excités de jouer dans des salles combles. Les gens se déplacent, ils paient leur place c’est plutôt confortable.
Tommy Sanders : Nous rencontrons les fans, ceux des autres groupes.
Nous volons les fans des autres, ils deviendront nos fans. Nous sommes des pirates, nous nous devons de voler quelque chose, alors ce sont les fans des autres groupes.
Pensez vous que vous avez les mêmes fans que Gossip et The Kills ?
Jonny Sanders : Non… mais tu peux voir les gens qui connaissent nos chansons, et celles des autres groupes. Nous n’avons pas d’idées préconçues sur le public. Les gens n’ont pas l’esprit étroit, et peuvent apprécier toutes les musiques pourvu qu’elles soient bonnes.
Merci les pirates...
Retrouvez Pete and the Pirates en Froggy's Session
pour 2 titres acoustiques
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