Allez ! Qui saura m’expliquer pourquoi un groupe anglais qui sort un premier album semble avoir déjà tout compris de ce qu’est un bon album, une bonne chanson ? Comme si à vingt ans, ils avaient assimilé The Beatles, The Kinks, The Pixies…
Pete and the Pirates sont originaires de Reading, ce qui n’est pas pour rien, je pense, dans leur vocation. Rappelons qu’à Reading, une fois par an, se déroule un des plus grands festivals rock d’Angleterre, à l’instar de Glastonbury. De quoi démystifier le star system, tout en donnant l’envie furieuse de s’y coller soi-même.
Alors, Peter, Jonny, Peter, David, Tommy, qui sortent cet excellentissime album gardent la tête sur les épaules.
Guitares, basse, batterie et chant : a priori pas de quoi fouetter un chat ? Et pourtant si. Parce que chaque chanson est singulière, tantôt par un riff de guitare efficace au possible, un roulement de batterie qui vous fait péter les plombs, une basse solide et ce chant double, tantôt enfantin, tantôt féminin plus complexe qu’il n’y paraît, ou est-ce les voix de Pete et Tommy qui portent naturellement ce petit côté de réverb…
Textes parfois insaisissables, sur l’amour, la dépression, le voyage. Les Pirates proposent 13 titres qui sont autant de petites histoires au rythme apaisant ou mobilisateur.
Vous avez l’occasion d’écouter sur Froggy's Delight deux extraits de l’album, joués spécialement pour vous ; mais moi, je vous assure, n’hésitez pas à vous le procurer, et allez les voir en concert dès que possible.
Y a-t-il plaisir plus délectable que lorsque vous pouvez dire : "Moi, j’étais au premier concert en France de Muse ou Arctic Monkeys, lorsqu’ils ont joué à l’Elysée Montmartre…" ?
Les Pirates relèvent la comparaison … et auraient bien le même destin. |