Numéro# est un groupe de Montréal qui, une fois n’est pas coutume, parce qu’on est habitué à Céline Dion et ses épigones, s’illustre dans un style électro-psyché-pop. Le groupe formé de Jérôme Rocipon, originaire de Bordeaux, et de Pierre Crube de Québec, sort L’Idéologie des Stars en France, après que l’album a connu un certain succès au Québec : Numéro# (prononcé Numéro) a été programmé à la dernière édition des Francofolies de Montréal.
Sur les rythmes dansants de Pierre Crube, Jérôme Rocipon pose ses textes et chante avec détachement.
"La Société du Spectacle" de Guy Debord conduit Jérôme Rocipon à considérer le monde des médias comme sujet de ses chansons. Les dix titres de L’Idéologie des Stars voyagent dans un certain microcosme : la jeunesse fortunée et doucement décadente, les artistes en devenir, les journalistes en bref une minorité valorisée aujourd’hui par les médias, qui vit en réseau, une tribu avec les points communs : la jeunesse, la beauté, la célébrité, une créativité de publicitaire.
Les chansons de Numéro# offrent alors plusieurs lectures : le constat placide, la critique sociale, ou le cynisme à la Houellebecq.
Parce qu’aujourd’hui on danserait sur une chanson pop qui s’intitule : "J’aime la bourgeoisie". Qu’il semble loin le temps de Brel où les bourgeois étaient comme des cochons… Révolution copernicienne comme l’annonçait Debord où les valeurs du vrai et du faux seront renversées.
Parce que nous avons besoin d’appendices : de télévisions, d’internet, de radio pour sentir, vivre ou juger le monde qui nous entoure.
Alors ceux qui ne sont pas filmés, lookés, diffusés, sérigraphiés, existent-ils encore ? Quelle est alors notre consistance, notre présence au monde ?
Ne nous reste-t-il donc qu’à nous étourdir sur les dance floor ? |