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puce Festival Les Femmes s'en melent #11 (2008)
Lesbians on Ecstasy - Robots in Disguise - Duchess Says  (Paris, Trabendo)  25 avril 2008

C'est surprenant comme depuis l'interdiction de fumer dans les lieux publics on peut observer lors des concerts un flux migratoire parfaitement ordonné et régulé qu'un vol d'hirondelles aux premiers frimas de l'hiver. La lumière à peine allumée, comme un seul homme, les spectateurs se ruent en silence et en rang (plus ou moins) ordonné vers la terrasse la plus proche afin de s'y adonner au plaisir de la cigarette.

Comme si finalement, tout le concert qui précède n'était là que pour donner une bonne raison de se sentir soulagé lorsqu'il se termine afin de pouvoir enfin aller en griller une. Imaginez un peu le groupe revenant saluer son public … qui aurait déjà quitté la salle plutôt que de profiter, dans une certaine béatitude, des dernières vibrations ayant secoué leur corps une heure durant.

Mais ce qui est le plus impressionnant, c'est que cette masse humaine, douée à n'en point douter d'un sixième sens probablement dû à une mutation génétique causée par le manque de nicotine, effectue dans le sens inverse le même chemin afin de revenir se positionner devant la scène, chacun reprenant quasiment sa position initiale, juste quelques secondes avant que la lumière ne s'éteigne pour le groupe suivant. Un grand mystère de l'humanité que notre descendance peut-être saura percer un jour…

En attendant, c'est donc dans un Trabendo bondé (et vide, et bondé à nouveau, puis vide …) que se déroulait cette nouvelle soirée du Festival Les Femmes s'en Mêlent à Paris.

Au programme ce soir, Lesbians on ecstasy, Robots in Disguise et Duchess says.

Les Lesbians on Ecstasy ouvrent le bal. Clairement estampillées, ne serait-ce que par le nom de leur groupe, comme fortement impliquées dans la cause lesbienne (même si elles se défendent de militer, mais simplement, disent-elles, "montrer qu'il y a trop de groupes de garçons et inciter les filles à faire des groupes", le groupe est composé d'une chanteuse et d'une bassiste aux airs de camionneurs, presque caricaturales, tandis que le clavier ressemble, en comparaison à une midinette avec ses cheveux longs et ces gesticulations.

A la batterie, c'est une sorte de sosie de K.D. Lang très agitée (qui semble faire honneur à la seconde partie du nom du groupe autant qu'à la première).

Musicalement, on est en plein punk rock à la sauce electro. Tellement electro d'ailleurs que sur la moitié des morceaux, on se demande pourquoi il n'y a pas sur scène que le clavier et la chanteuse.

L'une hurlant ses textes avec une voix approximativement juste, l'autre balancant l'essentiel des beats et des rythmes, à peine épaulée par la batteuse et sa batterie minimaliste (pas de grosse caisse mais un pad électronique) qui en fait des tonnes dans la rock attitude, tellement que c'en est plus risible qu'autre chose (elle fait des pompes sur les retours entre les morceaux, se lève pour danser entre 2 mesures … marrant 5 minutes, pas plus).

Le reste du concert ne semble être qu'une répétition à l'infini du premier morceau, gros rythme électro qui tape suffisamment fort pour susciter une certaine agitation dans le public, notamment grâce à l'utilisation d'un sifflet, visiblement à la mode, donnant un côté mi majorette, mi techno parade, et jeu de scène qui ne semble amuser que les 4 protagonistes. Dommage, on aurait aimé plus de fun et moins d'automatisme chez ce groupe qui se veut underground et qui se retrouve finalement entouré de clichés rock éculés.

Une pause cigarette plus tard, alors qu'un drôle de roadie en bermuda à fleurs et t-shirt rouge estampilé "Get Rid" s'agite en tous sens sur scène, c'est les Robots in Disguise qui font leur apparition. Il faut le reconnaître, c'est pour elles que nous sommes là ce soir, et à en croire la foule amassée dans la salle, nous ne sommes pas les seuls.

Dee Plume et Sue Denim, accompagnées de leur batteuse (dont malheureusement je n'aurais pas compris le nom lors de sa présentation dans le chaos sonore de la salle) arrivent sur scène avec leur tenues de scènes (chemisette avec des poches et une cravate peintes dessus), au détail près que ce sont de vraies chemisettes et non du body painting comme sur les photos de presses.

Mais les Robots in Disguise n'ont pas besoin d'artifices pour chauffer la salle, et dès les premières mesures, tous les bras se lèvent et s'agitent. Si la recette semble être proche de celle des Lesbians on Ecstasy qui les précédaient, on trouve dans l'electro rock des Robots in Disguise le fun qu'il manquait cruellement dans la musique des autres.

Du fun, mais aussi des vrais titres pop, des mélodies et surtout une énergie incroyable dépensée par le trio. La batteuse précise comme un métronome n'aura que peu de répit car Sue et Dee à la basse et à la guitare (et bien entendu au chant) n'arrêteront pas une seconde de jouer, sauter dans le public, enchainer les titres les uns après les autres sans aucun essoufflement.

Le roadie en short, qui s'occupe d'elles comme un père (il essuie le sol dès qu'il y a un peu d'eau, il replace les pieds de micro, s'affère à suivre Dee dans ses excursions dans le public afin que son fil de micro ne se coince pas) prendra même la basse de Sue pour laisser à cette dernière le champ libre afin de se jeter une fois encore dans le public.

L'arrivée de Robots (deux gars affublés de déguisement en papier d'alu) sur scène, dansant comme des fous donnera une raison de plus de trouver ce concert étonnant autant que délirant. Un concert superbe et énergique qui vaut tous les sacrifices et qui fait que la soirée, quoi qu'il arrive est une soirée réussie !

"You really got me" chantent-elles en guise de reprise, titre devenu incontournable de leur répertoire. C'est sûr, ce soir, encore une fois, les Robots in Disguise nous ont bien eus et on espère bien qu'elles nous auront encore longtemps !

On aurait pu partir tranquilles et heureux après cette prestation donc, mais nous resterons pour découvrir ce fameux groupe, super underground (auto proclamé) de Montréal, adepte des performances dans des lieux originaux (pour un concert) comme des vitrines de magasins ou des friches industrielles.

Duchess Says, ce sont donc quatre québécois donc une chanteuse/performeuse des plus surprenantes. Imaginez un peu Valérie Lemercier faisant du punk … vous y êtes … ben voilà, c'est ça.

Musicalement, ça ressemble à du Young gods (notamment à cause du grand gaillard au clavier) qui n'auraient pas répété ensemble depuis longtemps. Toujours dans un registre electro rock donc mais avec des gros morceaux de punk dedans, du punk façon destroy et no future 100% contestataire.

Ce qui donne au final une bouillie sonore assez peu audible par-dessus laquelle la jeune demoiselle aux pieds nus et à la mini jupe hurle ce qui doit sans doute être des chansons.

Malheureusement, si la performance punk pourrait être saluée, le reste ne suit pas et ce n'est pas lorsqu'elle martèle un clavier-guitare (auquel il manque par ailleurs nombre de touches) que ça va s'arranger. Faire dans la provocation n'aura jamais été suffisant pour prétendre à une quelconque reconnaissance.

Mademoiselle, arrêtez donc de vous arroser les seins de bière et de montrer votre culotte en grimpant sur les retours avec vos grands yeux exhorbités, et travaillez un peu vos chansons.

Un peu plus de discipline afin de rendre les morceaux écoutables mêlée à l'énergie incroyable arrosée d'un soupçon de folie dont elle ne semble pas manquer ferait de cette Duchess un groupe vraiment intéressant. En attendant, gardons-en seulement le second degré et prenons cela pour de grands enfants qui voudrait faire comme papy Syd Vicious et tata Peaches.

Une soirée en tout cas qui a osé une programmation difficile et somme toute cohérente mais de niveau assez inégal. Il n'en demeure pas moins que c'était une belle soirée, ne serait-ce que parce que les Robots in Disguise nous ont enchanté et que finalement, les autres groupes nous ont fait gigoter (Lesbians on Ecstasy) et rire (Duchess Says) à souhait !

 

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En savoir plus :
Le site officiel du festival
Le Myspace du festival

Crédits photos : David Didier (retrouvez toute la série sur Taste of indie)


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