Après les avoir déjà vus à l’automne dernier
ainsi qu’en première partie de Radiohead quelques années
auparavant, cette nouvelle venue de Sigus Ros s’annonçait
d’ores et déjà comme historique. Passons sur la très
dispensable première partie (Sylvain Chauveau) que seul le dernier titre
a sauvé du néant absolu : prétentieux au possible, dénué
de talent, en un mot : pathétique.
C’est comme d'habitude accompagné d’un quatuor à
cordes (deux violons et deux violoncelles) que les quatre islandais pénètrent
au Grand Rex, probablement la salle de la capitale la plus adaptée à
l’écoute de leur musique. Durant la centaine de minutes qu’a
duré le show, le groupe revisite ses deux dernières livraisons
(" Ágætis Byrjun" et " ()") en faisant l’impasse
sur le premier album tout en distillant ça et là quelques inédits.
Assister à une prestation de Sigur Rós, même à la troisième
reprise, s’avère être une expérience unique portée
par la voix d’ange de Jon Thor Birgisson – lequel utilise parfois
un archet, comme un Eddie Phillips en son temps -, la stupéfiante frappe
du batteur parfois dans le même esprit que ce bûcheron de John Bonham
ainsi que par des nappes de claviers tout bonnement surréelles.
Enfin, des projections, tenant plus du film d’art qu’autre chose,
complètent cet univers en y apportant la touche finale – magique
? –. Bref, un concert splendide que l’absence de « Svefn-G-Englar
» sur la setlist et un show un peu moins musical qu’à l’Elysée
Montmartre n’altèrent même pas !
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