Comédie dramatique écrite et mise en scène par de Joëlle Fossier, avec Céline Monsarrat et Michel Papineschi.
Brandissant fièrement "L’Aurore" où vient d’être publié son "J’accuse" sur l’affaire Dreyfus, Emile Zola rentre au domicile, accompagné d’Alexandrine sa femme. Il ne se doute pas encore qu’il s’agira de la dernière nuit…
La pièce brillante de Joëlle Fossier nous fait entrer de plain-pied dans l’intimité du couple Zola et montre l’auteur, à l'apogée de sa gloire, prendre enfin sa revanche grâce à sa fameuse lettre, sur les critiques acerbes qui l’assaillent et l’étouffent à cause de ses engagements.
D’une partie de dominos à un air d’Offenbach chanté en chœur, le couple semble savourer ce succès et goûter une belle soirée, malgré les menaces qui pèsent sur le polémiste Zola. Jusqu’à ce qu’une lettre anonyme arrivée au courrier fasse éclater la vérité et révèle la deuxième vie de l’écrivain…
"Les Zola" restitue avec habileté et talent la personnalité des deux époux et leurs rapports empreints d’admiration et de tendresse. Lui (formidablement bien campé par Michel Papineschi), apparaît tour à tour roublard ou tenaillé par des choix qui le dépassent et finalement terriblement humain. Elle (Céline Montsarrat, remarquable) irradie en femme inspiratrice et influente, puis blessée et perdue, mais amoureuse malgré tout.
Les deux se complètent à merveille et nous rendent cette reconstitution passionnante jusqu’au dénouement qui nous laisse cette nuit définitivement mémorable et donne le sentiment d’avoir partagé un peu du quotidien d’un couple de légende.
Un spectacle fiévreux et de belle facture servi par deux excellents comédiens qui réincarnent splendidement un tandem extraordinaire. |