Nous avions été prévenus qu'un vaisseau intersidéral se poserait en ce début juin à l'Européen, qu'un homme venu de Mars s'adresserait à une partie de la population terrienne. Froggy Delight décida de dépêcher une ambassade, composée d'un photographe et de votre serviteur, pour immortaliser le moment.
En fait d'un homme de Mars, il s'agissait plutôt d'une délégation de sept hommes et d'une femme, venus de la quatrième planète de notre système solaire, équipés d'instruments de musique.
L'un d'entre eux diffusa un message chanté, une parabole d'une martien, débarquant sur la Terre et découvrant ce monde et ses habitants.L'histoire contée fut riche en enseignements. La voix de stentor du porte parole, claire et puissante, déclame l'histoire, les musiciens l'accompagnant d'une musique riche.
Parmi eux, on compte une section de trois cuivres, une pianiste, un guitariste, un batteur et un étrange chef d'orchestre, nommé Fred Pallem, muni d'une basse Vox (très bel instrument) et d'un clavier ressemblant au tableau de bord d'une navette spatiale, d'où sortent des sons pour le moins intersidéraux.
L'ensemble de l'histoire de ce martien nous est délivrée avec ses rythmiques appuyées, ses mélodies sidérantes et sidérales. Le public terrien est extrêmement réceptif, au fur et à mesure que les titres se font plus rythmés, il devient plus endiablé. Car certains connaissent déjà cette histoire pour avoir écouté ce conte, il y a quelques lunes, et en connaissent les paroles.
Puis, les musiciens quittent la passerelle, laissant seul l'homme venu d'ailleurs qui, sans attendre, tombe le casque de sa combinaison, pour laisser place à Kent. "On l'a fait" déclare-t-il, visiblement heureux. "Depuis le début, on voulait jouer l'Homme de Mars en entier, et ça y est".
Après quelques échanges avec le public, Kent prend sa guitare et entame, seul, quelques titres qui feront, petit à petit, monter la pression dans l'assistance.
Parmi eux, un poème, accompagné à la guitare qui dérivera petit à petit sur une reprise de "Le Vent L'Emportera" de Noir Désir, avorté par oubli des paroles, ceci étant certainement dû à un jet lag spatio-temporel.
Quelques classiques dont "Tous les Mômes", une exécution plus que débridée de "Dis-moi Est Que Tu M'aimeras ?" qui sera l'excuse que tout le monde attendait, pour se lever, danser et chanter, une fièvre s'est emparée de la salle et la chaleur est montée de plusieurs crans.
"Quelqu'un de Bien" sera l'occasion pour Kent de se passer de micro, de s'assoir au bord de la scène afin de faire baisser la pression, un instant de pure magie.
Pour le public, il est hors de question de laisser le chanteur lyonnais reprendre sa soucoupe.
Se succèderont plusieurs acclamations, réellement hystériques, qui obligeront le groupe de spationautes à revenir pour exécuter un titre de L'Homme de Mars qui, cette fois, marquera la fin de cette soirée fantastique. Kent et ses musiciens ont donné à leur public beaucoup de choses ce soir, et le retour n'en a été que plus fort, la générosité d'un musicien se mesure à celle de son public, pauvre monsieur Richter, ce soir votre échelle aura été trop courte. |