C'est toujours un petit évènement qu'un concert des Tindersticks.
on se souvient avec émotion de ce concert au Centre Pompidou notamment
et puis celui qui s'en suivi au Grand Rex à grand renfort d'orchestre
à cordes s'il vous plait .
D'un autre coté, on est parfois un peu réticent à frequenter
les "festivals promotionnels" organisés par de grandes marques
de machine à laver le cerveau.
Bref, tout ça pour dire que nous étions un rien fébrile
et plein d'appréhension avant cette soirée. Des questions existentielles
nous effleurant l'esprit (Vont ils jouer plus d'une heure ? Seront il déguisés
en téléphone mobile ? Y'aura t il des t-shirt en vente ?sur le
dernier point la réponse est"oui, mais moches et chers").
Enfin nous entrons somme toute assez rapidement mais sans heurt et nous installons
aussitot au balcon de la Cigale, afin d'éviter le désagrément
de se tenir debout tout en ayant une vue plongeante plein centre des plus agréables.
19h30 ! la ponctualité est de mise et les lumières s'éteignent
pour laisser la place à un groupe français que, je dois l'avouer,
je ne connaissais pas : Men in the moon.
Jeune combo mené de main de maitre par le chanteur très vintage
et dont les mimiques et les mouvements sont imprégnés des années
70 avec de vrais morceaux de Mick Jagger dedans, impression accentuée
par sa morphologie et sa dynamique. Mais il ne s'agit sans doute pas d'une attitude
et sa voix se marie fort bien avec la musique rock elle aussi très marquée
années 70 avec son clavier façon orgue / farfisa.
Le petit set de Men In the Moon s'avère être un mélange
plus que réussi entre les Inspiral Carpets et leurs ainés tout
droit sortis des 70's. Comme quoi le revival auquel nous assistons actuellement
(ce n'est pas Barbel qui dira le contraire) à parfois du bon quand les
influences servent à la création et ne se transforment pas en
une vague imitation à faire palir Thierry le Luron. Men in the Moon est
un groupe à suivre dont nous ne manquerons pas de vous donner des nouvelles.
L'intermède de courte durée fut assuré par deux Ecossais
(James Yorkston and The athletes) dans une formation minimaliste
et, avouons-le un brin ennuyeuse, les ballades écossaises, pour attendrissantes
qu'elles peuvent être dans un pub, ont une fâcheuse tendance à
provoquer l'assoupissement dans une salle inadéquate.
Mais l'indulgence nous submerge ce soir (sauf peut être pour le monsieur
du rang devant, qui clope et avale les bières, et dont la toux grasse
ne laisse rien présager de bon ni pour ses poumons ni pour nos oreilles...)
et voici qu'entrent, sous des applaudissements forcenés, les tant attendus
Tindersticks au complet avec un nouveau plan de scène
qui voit le batteur (Alasdair Macaulay) sur la gauche du chanteur
(Stuart Staples) avec à ses cotés le bassite
(Mark Colwill) et le guitariste (Neil Fraser)
, l'autre coté de la scène étant partagée par le
violoniste (Dickon Hinchliffe) et le clavier (David
Boulter) qui, par ailleurs, ont tous deux participés au nouvel
album de Jean Louis Murat.
Le groupe est souriant, décontracté et laisse le temps au public
de manifester son enthousiasme.S'il y a 6 ans, Stuart avait du mal à
se présenter sur scène face à son public, à tel
point qu'il m'est arrivé de le voir dos au public sans chanter pendant
le premier morceau de leur prestation au printemps de Bourges, gesticulant comme
un épileptique, il paraît aujourd'hui totalement détendu
et souriant (le mythe du ténébreux qui tombe ...) et démarre
sur "Trouble Everyday" qui va crescendo pour se faire tout
en puissance sous un tonnerre d'applaudissements d'un public conquis d'avance.
La magie opère derechef dès lespremières mesures et sa
voix n'a pas changé. Un timide "thank you" et c'est au tour
de "Say goodbye to the city" sorti du nouvel album Waiting
for the moon tout comme, plus tard "Until the morning
comes" ou "My oblivion" parfaitement maitrisés
aussi dense et sinueux que sur l'album. Stuart s'essaie même au duo à
une voix, complexe exercice, sur "Sometimes it hurts" chanté
a l'origine en duo avec Lhasa de Sela sur l'album. Exercice néanmoins
brillamment réussi, tout comme lorsque que Dickon prend la parole seul
sur "Until the morning comes" ou en duo avec Stuart pou "CFGF",
leusr voix semblent de plus en plus proches et se complètent parfaitement.
Le concert fut une suite d'anciens morceaux, jamais démodés,
et de chansons du nouvel album, de "Sleepy song" à
"Running wild" en passant par une version efficace de "Can
our love" avec Dickon au choeur et à la guitare lors du premier
rappel pour finir en beauté lors du second rappel (quand je vous le disais
qu'ils étaient vraiment détendus et souriants) sur le sublime
et inégalable "Tiny Tears". Cette heureuse combinaison
prouve que le groupe a su créer un univers musical tout à fait
singulier et intemporel et à ce jour jamais inégalé.
Un concert au delà de nos espérances donc mais qui de toute façon
paraît toujours trop court car nous aurions tant aimé entendre
"No more affair" ou "Her" .... mais comme
les Tindersticks nous font l'honneur de leur présence à nouveau
à Paris fin novembre... ce n'est peut être que partie remise.
Seul bémol à ce concert à venir, il se tiendra à
l'Elysée Montmartre, beaucoup moins propice à ce genre de musique
que la Cigale ou le Grand Rex.
En attendant, jetez vous sur les albums....
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