Dans le quartier de la Contrescarpe et de la fameuse rue Mouffetard, les petits restos touristiques au sens péjoratif du terme sont légions entre crêperies et kebabs. Et pourtant, coincé dans la rue du Pot de Fer, avec une petite façade étroite, le Vigneron recèlait de trésors gastronomiques du sud ouest il y a quelques mois encore.
Hélas, le changement de gérant ou de propriétaire, peu importe, lui a été fatal et le ramène au rang de restaurant qui n'en a que el nom et ne vaut guère plus qu'une piètre brasserie! Plusieurs menus à des prix certes raisonnables mais dont on ne peut mêmepas dire qu'on en a pour son argent.
Les entrées auguraient déjà mal de la suite : quelques foies huileux sur de la salade déchiquetée et des tagliatelles tout juste sorties de l'eau bien que tièdes parsemées de petits lardons secs et ratatinés, ce qui est quand même un comble pour des lardons, et de petits bouts marrons les fameux escargots sans goût ni consistance.
Pour la suite, nous avons tentés un des plats de l'ancienne maison, maintenus insidieusement au menu, la joue de boeuf au Madiran, plat simple qui consistait en morceauix de joue nappés d'une onctueuse sauce lie de vin très épaisse et corsée avec de petits légumes frais. Et bien, restons sur ce souvenir car la version nouvelle n'a conservé que la joue de boeuf qui baigne dans une sauce orange digne du plus pauvre bourguignon au concentré de tomate premier prix et est accompagne d'une purée minute, tiède, jetée sur l'assiette à la louche et aplatie à la cuillère!
Une telle tambouille mérite l'opprobre et ce fût dit. Et alors a commencé le ballet du personnel et du gérant et de la mauvaise foi la plus primaire.
Le garçon, qui insistait pour savoir si la cuisine était bonne, ne comprenait pas notre courroux d'autant que lui-même avait apporté le vin aux cuisines (comme si la cuisine au vin était minute!) et donc affirmait avec un bon sens évident qui ne vous échappera pas que s'il avait porté le vin aux cuisines et que ce dernier ne se retrouvait pas dans notre assiette c'est que les cuisiniers avaient bu le vin!!!
Informé, le responsable de salle, le gérant semble-t-il, nous sert (sic!) une autre chanson : c'est lui-même qui a préparé la marinade et a mis deux litres de vin, juré, craché et quant à la purée c'est une erreur des cuisines aussi propose-t-il de nous servir une assiette de légumes!!!!
Mais le meilleur est à venir avec le dessert. Là encore pas de prise de risque, a priori, en choisissant le gateau basque, patisserie classique s'il en est. Et bien, que nenni! Une part de quelque chose que renierait même un fabricant de patisserie industrielle ; une pâte sans goût avec un appareil qui tenait de la crème en poudre très fortement inondée d'extrait d'amande!
Restait le moment de l'addition. Et là encore, nous ne fûmes pas déçus puisqu'il a fallu s'y reprendre à trois fois pour obtenir une addition juste, l'erreur étant toujours en faveur du patron!
Tout est mauvais chez le Vigneron !