Tout d’abord, il faut savoir que le FIB est aussi un festival de théâtre, de danse, de courts-métrages et de mode (soit 100 évènements extramusicaux en 2008). Mais depuis plusieurs années passées au FIB, je n’ai jamais vraiment été confronté à ces formes d’art, tant le plateau musical est conséquent.
L’enceinte du festival est composée de 3 scènes de concerts + une scène typée boite de nuit (Pista Pop) avec des djs locaux. Contenance des scènes : Escenario Verde (en plein air) : 30000 ; Fiberfib :12000 ; Fib Club : 6000 personnes. Il y eut, en 2008, 150000 personnes sur les 4 jours.
Ensuite, il faut également savoir que le FIB est un repaire d’Anglais (bien plus de la moitié des festivaliers). Et qui dit Anglais, dit grosse ambiance, alcool, Rayban Wayfarer, jeunes filles en tenue de soirée… et je ne parle même pas du vomi ! En tout cas, ce festival est depuis des années un endroit particulier, mi-plage mi-concerts, propice à de longues soirées à s’éclater, suivies de 3 ou 4 heures de sommeil dans le barouf des divers campings avant d’être réveillés à 9 heures du matin par les 50°c qu’il fait sous la tente. Heureusement, les douches collectives en plein air du Campfib (sans doute bientôt classées patrimoine mondial historique de l’Unesco) sont peut-être les plus sympas de tous les festivals. Et les grandes plages de Benicassim permettent tout de même de se reposer et faire un petit break avant une nouvelle nuit de folie.
Le premier soir du FIB est censé être la "petite" journée, mais d’année en année, ce jeudi d’ouverture devient de plus en plus conséquent, avec 3 scènes ouvertes au public (dont l’énorme Escenario Verde et une scène spéciale avec uniquement des DJ’s, jouant plutôt pop).
20h00 : le DJ Aldo Linares joue, comme chaque année, les ouvreurs avec un set oscillant entre Buddy Holly et My Bloody Valentine.
20h30 : Le groupe espagnol Krakovia sera donc le premier groupe de ce FIB 2008. Ambiance rock’n roll et psychobilly. Grosse patate nuancée par quelques titres langoureux type Raveonettes, avec une chanteuse plus que charismatique, entre Marylin Monroe et Dita Van Teese.
21h40 : Nada Surf joue au FIB pour la quatrième fois ; la grande scène est comble et l’audience semble attendre un groupe de power-pop qui la fera rentrer de plain-pied dans ce festival.
Et le public joue bien le jeu en chantant et sautillant tout au long du concert.
Quelques titres du dernier album rencontrent un franc succès, comme "Weightless" ; et le groupe n’a même pas besoin de jouer le mythique "Popular" pour contenter la foule, de toute façon heureuse.
22h50 : La nuit a entièrement recouvert Benicassim et les Islandais de Sigur Rós entament leur live par "Svefn-g-englar", morceau reconnaissable entre mille, de par ses bruits de sonar chaleureux et envoûtants.
La suite sera toujours aussi magique et les ovations du public à la fin des morceaux (voire même pendant) démontrent qu’à Bénicassim, il peut y avoir de l’engouement pour du post-rock ou de la pop planante.
Le set sera forcément dans le plus pur style des Islandais : guitares jouées avec des archets, voix de tête lancinante, le quatuor à cordes Amiina habillant le tout, ambiance visuelle hypnotique avec de gros ballons éclairant la scène, pluies de confettis, public reprenant en choeur…
Le set deviendra ensuite de plus en plus péchu avec des morceaux dont la fin s’envole magistralement dans un tonnerre multi-instrumentiste (comme sur "Hafsol"). Beau moment ; pas étonnant que Sigur Ros fasse près de 100 dates cette année…
Dommage qu’au même moment, sur la petite scène FIB Club, la jolie pop bluesy de Lightspeed Champion n’eut pas l’audience méritée ; ça se passera forcément mieux à la fin de Sigur Ros.
0h50 : Mates of States enchaîne sur la grande scène après les Islandais.Mignon sur disque, les mélodies pop naïve de ce duo clavier/batterie n’engendrent que très peu d’attention et de reconnaissance parmi le public.
2h10 : On pensait l’ambiance retombée, mais les Black Lips arrivent sur la grande scène.
C’est même limite dommage que ces 4 bad boys foufous d’Atlanta jouent sur une scène énorme avec fosse à photographes et éclairage hyper pro alors que les petits clubs leur siéent à merveille.
Alors que ça devenait une habitude avant le FIB, ici, impossible de voir une baston avec un mec bourré du public ou de voir la sécurité dépassée par un trop grand nombre de spectateurs slamant depuis la scène.
En tout cas, leur son garage dégueulasse résonne d’entrée et des pogos se forment dans l’assemblée, surtout sur le morceau "O’Katrina", tube garage/punk/rockab surpuissant.
Groupe du genre oblige, les sempiternels crachats en l’air sont de rigueur chez les musiciens (et peu importe s’ils leur retombent sur la face).
Le batteur en redemande quand un gobelet plein de bière lancé par le public lui retombe dessus.
Le bassiste pète une corde avant de slamer dans la foule pendant que des techniciens s’occupent d’un problème sur la batterie. Le guitariste avec les dents en inox sourit. Bref, tout va bien.
3h30 : La grande scène s’obscurcit pour accueillir These New Puritains : ambiance plutôt sombre pour ces jeunes Anglais mêlant sons électros, guitare, batterie, voix lancinantes et fantomatiques pour aboutir à une prestation à mille lieux des standards du marché du disque. L’audience se disperse quelque peu.
Pendant ce temps-là, les New-Yorkais de Battles font headbanger la scène FIB Club par leur espèce de post-rock à la fois dark et psyché, mais souvent dansant (étonnant, non ?). |