Texte de Jean-Luc Lagarce, mise en scène de Sylvain Maurice, avec Alain Macé.

Pour Jean-Luc Lagarce, cet apprentissage ressemble beaucoup à celui de la fin, le texte de l'auteur doubiste, écrit dans ses dernières années, faisant écho à sa propre confrontation avec l'univers hospitalier et l'ombre de la mort.

Il décrit ici avec une précision toute chirurgicale les différentes phases que traverse un homme atteint d'une maladie qui l'anéantit (on ne peut s'empêcher de penser au sida, bien sûr) et les rituels théâtraux du monde de l'hôpital. Le récit de Lagarce est impitoyable de lucidité et de grandeur, tout en simplicité et en autodérision.

Alain Macé, seul en scène avec un rideau de drap blanc, pareil au décor d'une chambre d'hôpital, dont il fait jouer les pans d'une séquence à l'autre, est impérial de légèreté et d'acuité. Dirigé avec précision par Sylvain Maurice, il joue avec humour, élégance et une fausse désinvolture, le plus profond désarroi qui gagne cet homme, pantin dérisoire et impuissant, au corps qui ne lui appartient plus. Son expressivité et sa maîtrise corporelle lui confèrent une allure de pierrot lunaire extrêmement touchant, qui nous marque durablement.

Un spectacle poignant d'une force rare.