Affiche de rêve avec deux des fers de lance de la scène musicale parisienne aux antipodes de la scène Paris Calling : Turzi et Zombie Zombie. Pour deux soirs, au Point Ephémère, dans le cadre du festival Jazz à la Villette.
Deux groupes souvent présentés comme frères mais au final particulièrement différents dès lors que la surface Krautrock s’effrite. Aspect disciplinaire mis en avant, érudition affichée, provocation revendiquée pour les premiers. Approche hédoniste intégralement musicale sous influence Suicide pour les seconds.
Pour ce deuxième soir, l’ordre de passage de la veille se voit inversé. Charge donc à Turzi d’ouvrir le bal. Sous hypnose, Romain et son fidèle orchestre Reich IV délivreront une prestation d’une froideur maniaque, violente mais pourtant toute en retenue. Majoritairement composé de nouveaux titres, le set de Turzi effectuera néanmoins quelques incursions dans A – le temps d’une mémorable version de "Alpes" notamment – pour une efficacité décuplée en comparaison au disque.
Véritable super groupe formé par Etienne Jaumet des Married Monk et Neman de Herman Düne, Zombie Zombie n’a de cesse depuis plusieurs mois d’enthousiasmer les soirées de la capitale. Délicieusement vintage, le duo joue à fond la carte rétro : synthés analogiques lunaires et constructions robotiques dignes d’un film de science fiction seventies. Là encore, Can, Neu! et consorts apparaissent en filigranes mais avec une approche plus répétitive, tribale parfois. Mais avant tout dansante. Là encore, la prestation live balaie même les meilleurs instants discographiques.
Histoire de clore les débats en beauté, tous les musiciens se retrouvent pour une interprétation d’un titre de Turzi apparu sur une compilation de leur label Pan European Recording. Une sacrée soirée comme aurait dit Jean-Pierre ! |