Oeuvre poétique de Samuel Taylor Coleridge, mise en scène de Jean-Baptiste Sastre, avec Jean-Marie Patte.
Le Studio du Théâtre National de Chaillot, nu, openspace froid et frisquet, pas de scène, pas de décor, pas de comédien. Mais un homme qui déboule d’un bond comme une diable sort de sa boîte, en tenue de ville, jeans élimés et parka, pour dire "La ballade du vieux marin", un poème épique et mystique de Samuel Taylor Coleridge.
Mais pas n’importe quel homme : Jean-Marie Patte, comédien atypique, qui se collète à une parabole chaotique et un romantisme lunaire sur une proposition de Jean-Baptiste Sastre pour qui la poésie relève de l’envoûtement. Et c’est sans doute ce qui peut survenir dans les sous sols de Chaillot.
Avec la présence discrète de Jean-Baptiste Sastre, près de la régie, derrière les gradins en V, Jean-Marie Patte prend d’assaut un texte pas toujours audible et difficilement dicible, la brochure à la main, avec sa scansion singulière, voix presque atone.
Ce n’est pas un spectacle mais un voyage halluciné
au pays de la culpabilité, du remords et de la rédemption
qui s’adresse d’abord au sensible, au ressenti,
à l'imaginaire. Jean-Marie Patte livre le texte et puis
s’en va. Sans venir saluer. Décidément non,
ce n’est pas un spectacle. C’est un cadeau.