Pourquoi lorsqu'on monte un groupe du haut de ses 20 ans pour plagier les années 80, on se fait traiter de copieurs mais que l'on devient rien d'autre qu'un génie dès lors que ressortent les guitares de grand papa estampillées 60's, les voix nasillardes copyrightées Bob Dylan, les sons grassouillets d'ampli plus très frais ou que l'on voudrait faire passer comme tel ?
Alors oui, avant toute chose, établissons qu'il n'est pas plus ou moins glorieux d'imiter ses aînés, qu'ils soient nés dans les années 40 ou dans les années 60. C'est juste dans la nature humaine, tout apprentissage passe par l'imitation et l'environnement du sujet fait le reste.
Or donc, The Redwalls imite la musique des années 60 et même un peu avant sur cet album (réédité en France et précédant un nouveau disque en 2009) au titre aussi prometteur que prétentieux, Universal Blues.
Et du blues, vous allez en bouffer tout du long de ce disque et autant le dire, du bon. Car malgré l'absence théorique et totale d'intérêt d'un énième album de vieux fait par des jeunes, force est de reconnaître que c'est pour le moins bien fait. Ainsi les choeurs féminins sur "You'll never know" ressemblent tellement aux Rolling Stones que l'on croirait un sample !
Et on pourrait en dire autant de chaque titre à propos du chant, des guitares, de la batterie, du son vieillot des amplis... En prenant pour références aussi bien Lou Reed que les Stones, Bob Dylan ou en fait, n'importe quel groupe blues rock des années 60.
Une aubaine pour quiconque chercherait un résumé façon best of de ces années bénies pleines de cheveux gras, de dope, de guitares éraillées par de douteuses substances et de voix saturées (voire l'inverse).
Bien sûr, on pourrait se poser la question de savoir pourquoi, à notre époque, on fait encore de la musique d'il y 40 ans, sans autre originalité que ce curieux anachronisme (ou ce côte désuet, selon comment on se
place) ?
La réponse est simple, pour le plaisir. Et Dieu (?) sait si du plaisir, il y en a à écouter dans cet album de The Redwalls.
Oldy but sexy, définitivement. Et n'ayez pas honte de n'avoir jamais entendu les ancêtres de ces jeunes gens, il faut un début à tout et Universal Blues constitue une belle porte d'entrée et n'usurpe pas autant son nom que l'on pourrait le croire ! |