Fables
sur l'amour pour deux acteurs et un violoncelle, mise en scène
de Marie Tikova, avec Anthony Roullier et Ingrid Schœnlaub.
Marie Tikova a concocté une
charmante fantaisie intitulée "Fauteuil
24" à partir d'une sélection de fables
du titulaire dudit fauteuil à l'Académie Française,
Jean de La Fontaine, en forme de partition
pour trois instruments, deux voix et un violoncelle, qui emprunte
les sentiers du sentiment amoureux, amour de soi et de l'autre,
dans l'amour comme dans l'amitié, parcourus avec lucidité,
humour et humanité par l'auteur.
Dans une scénographie très épurée
mais judicieuse de Claude Chestier,
un jeu de chaises en hêtre noir qui évite l'écueil
de la théâtralité historique, Marie Tikova
a opté pour une mise en scène rythmée,
pleine de charme et de pétulance, qui mise sur la comédie
et la légèreté et privilégie, de
manière pertinente, la représentation théâtrale
à la lecture qui constitue un exercice très difficile
et rarement maîtrisé.
Aux côtés de Anthony Roullier,
Ingrid Schœnlaub, musicienne
et comédienne, se taille la part du lion. Elle joue et
se joue de son instrument, qui donne sa couleur à chaque
scène, avec une virtuosité remarquable tout en
jouant la comédie. Gracieuse, très expressive,
la voix bien timbrée, elle prend à son compte
les mots de l'auteur pour se les approprier et les rendre éminemment
vivants.
Elle se glisse ainsi avec talent et caractère aussi
bien dans les plumes du volatile inconstant de "Les deux
pigeons" que dans l'exquise coquette de "La jeune
veuve" et mène la sarabande dans la comédie
humaine croquée par la plume aiguisée de La Fontaine.
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