Heureuse surprise que de retrouver Bang Gang en première partie. Les Islandais détonnent un peu par leurs morceaux intimistes dans une salle comme Pleyel, mais par son talent et son humour entre les morceaux, le leader Bardi Johannsson se met l’assistance in the pocket. Je pense que le style de ses lunettes de vue y est aussi pour beaucoup. Moments frissonnants, chœurs oniriques sur fond de clavier Rhodes et guitare acoustique : je ne demandais même pas tant de la première partie.
Etrange sensation que d’assister à des concerts rock, pop ou électro assis dans de cossus fauteuils. Mais les compos des versaillais se marient toutefois bien au cadre de la salle Pleyel. J’attendais presque un orchestre de chambre pour les accompagner (fallait pas rêver non plus).
Moog Prodigy, Roland VP330, 2 Korg MS20, piano à queue, basses Hofner Club et vieille P-bass… la liste d’instruments mythiques présents sur scène est bien longue.
Le fidèle batteur de Beck, et de bien d’autres, Joey Waroncker, les accompagne. Sa batterie est légèrement sous-mixée avec ce son très mat qu’affectionne AIR.
Air entre en scène sous l’ovation attendue mais le public sera ensuite sobre et poli, sans aucune exubérance, comme si on était à la salle Pleyel. Le groupe The Do prend place derrière moi et le spectacle avec le titre "Radian" : basse pop chaleureuse et enveloppante, rythmiques Laloshifrinesques ; le son dans la salle est parfait, en tout cas là où je me trouve, c'est-à-dire au premier rang (je sais, je frime, j’adore).
Je me rends compte dès le second morceau, "Venus", que de nombreux projecteurs diffusent de jolis effets lumineux ondulant dans la salle. "J’ai dormi sous l’eau" replonge Pleyel visuellement et acoustiquement au temps des Pink Floyd ; on imaginerait presque que des pétards sont en train de tourner.
"Cherry Blossom Girl", "Le soleil est près de moi" m’achèvent ; c’est trop beau. Je me dis que les fauteuils de ministre pour apprécier Air, c’est finalement pas mal. Ensuite, forcément, nous sommes plusieurs à siffloter sur "Alpha Beta Gaga". Dunckel nous demande d’être indulgent sur la partie de piano genre Toccata de Bach (apparemment difficile pour eux ?) sur "Mike Mills". Elle s’est pourtant bien déroulée.
Je tiens à signaler que Dunckel et Godin manipulent vraiment parfaitement leurs synthés analogiques et en jouent parfaitement bien en live ; il y a très peu de séquences programmées à l’avance comme dans beaucoup de groupes que je ne citerai pas et qui sont donc peu intéressants on stage.
Final avec "Kelly watch the stars" et le public réagit un peu plus. Dans certains festivals, ce morceau fait tout de même pas mal headbanger.
Le rappel débute par le simplissime mais superbe "Alone in Kyoto" (il y a une faute sur la setlist prise en photo) de Lost in Translation. Le MS20 rugit ensuite de sa voix la plus rauque pour le tant attendu "Sexy Boy". Puis, "La femme d’argent" conclut avec sa basse profonde et sautillante un concert vraiment au summum (son, lumières et conditions d’écoute optimums). Toute la salle est debout pour le salut. Je serai bien resté dormir sous l’eau avec eux 5 heures de plus, moi... |