Aujourd'hui, et d'une manière relativement exceptionnelle, je m'abstiendrai de vous proposer une quelconque introduction à cette chronique! En effet, Le Fil nous ayant une nouvelle fois programmé une soirée dense et complète, subtile et variée, je n'aurai aucune minute à perdre afin de vous relater les perfomances des formations croisées lors de cette session du 23 Octobre dernier...
Le premier groupe, Pocket Bastard, arrive sur scène. Cette formation composée de deux membres (pour ce soir-là), nous suggère quelques morceaux dont les paroles sont rédigées en anglais, soutenues par des mélodies simples mais très agréables. L'aura est bonne, et je trouve leur petit jeu de scène très drôle. Le chanteur s'adresse au public, prend à partie son acolyte, le charrie et, le manque de répartie ainsi que la nonchalance du "souffre-douleur" apportent un côté comique et convivial réussi à leur tour de chant!
Musicalement, Pocket Bastard oscille entre punk et électro. Mais c'est pas tout! Car le point commun entre les groupes proposés ce soir-ci (hihi!) est bien la tentation de créer de nouvelles sonorités, d'explorer de nouveaux univers musicaux, d'éventrer leurs instruments pour en exploiter toutes les capacités! Concernant ce duo-là, c'est assez réussi et l'on se laisse volontiers glisser dans leur faille musico-spatio-temporelle!
Vient ensuite la formation électro new yorkaise de Son Lux. On passe dans l'univers décalé et épileptique de ce duo, qui nous gratifie d'une entame dans laquelle le chanteur n'a de cesse de nous rappeler "Don't be afraid"... Alors voilà, moi je veux bien ne pas avoir peur, mais peur de quoi? De qui? Où ça?!... Il n'empêche, il nous rassure sur ce fait, et je ne le remercierai jamais suffisamment de cette insistante empathie vis-à-vis de nous... Mais moi, ça m'a fait peur d'avoir peur, tout de même!
Le concert se déroule bien, les morceaux sont travaillés en profondeur, grâce aux nombreuses évolutions mélodiques ainsi qu'au travail sur des sonorités variées et originales. La façon dont l'interprète pose une main sur son ventre lorsqu'il chante me rappelle Julio Iglésias... Mais la comparaison (vous vous en doutez) s'arrête ici! Effectivement, Son Lux vit pleinement sa musique et est physiquement marqué par cette dernière. Le terme à la mode pour décrire son attitude serait la transe. Et c'est bien vrai qu'il y est complètement ! Son corps marque presque tous les coups de batterie de son compère, et les différentes expressions de son visage déformé nous invitent au partage, nous laisse succomber à la tentation de "souffrir" avec lui!
Et puis, il y avait la cerise sur le gâteau! (Ca, c'est pour celles et ceux qui adorent les phrases toutes faites!) Why?
On m'avait dit des trucs dans le style : "Houlala! Why? c'est très bon! Super groupe! Très bonne réputation dans l'milieu Underground! Tu vois?... Du genre!..." (Mais, je suis une personne qui retranscrit très mal les On dit !) Etc, etc...
Alors, étant donné que je n'avais jamais entendu parlé d'eux, ni même du chanteur-compositeur en provenance directe du Hip hop, et pour ne pas me sentir totalement ringard au cours du concert, j'avais consciencieusement et fermement décidé d'écouter leur dernier album quelques jours avant la date fatidique de leur show.
Un show très statique, mais étonnement et paradoxalement, très énergique ! Leur jeu de scène consiste à se mouvoir chacun le moins possible ! Toute leur concentration paraissant être condensée dans leurs prestations, respectives et collectives. Les origines diverses et apparentes des différents membres du groupe se font ressentir. Mais le mélange est réussi. La sensation d'étouffement liée au son des basses omniprésentes est doucement relevée par la clareté enchanteresse des mélodieuses notes de clavier ou de xylophone. Le rythme du chant propre au Hip hop est proposé à travers une voix cassante, à la limite agaçante! Simplement à la limite... En effet, Why?, c'est bon ! En résumé, désormais j'écoute leur dernier "33 tours" fréquemment!
Voilà! Voyant le bas de page arrivé à grands "clics de souris", certains d'entre vous s'attendent certainement, à cet instant de la chronique, à une belle conclusion qui résumerait la soirée et ouvrirait vos esprits vifs et alertes sur une reflexion musicale et (ou) existentielle... (Pourquoi pas?)
Ouais... Le soucis c'est que... Là, tout de suite, je n'ai aucune idée de la sorte! Alors...
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