Troisième soirée du festival des Inrocks, deuxième à la Cigale et première avec une programmation aussi conséquente.
Vont s’enchaîner ce soir pas moins de 5 groupes. Gablé, Amazing Baby, Black Kids, Cajun Dance Party et enfin, The Ting Tings.
Pour caser tout ce joli monde, les concerts commencent tôt. C’est donc à 18h30 que le trio français de Gablé se met en scène devant une Cigale encore malheureusement très peu remplie.
Malheureusement, parce que ce trio inventif mérite vraiment d’être découvert par un plus grand nombre. Leur musique est inventive, imprévisible, bricolée, géniale.
De véritables musiciens/comédiens touchent à tout. Le trio tripotent bien sûr guitares et claviers… mais pas seulement. Tout est prétexte à créer du son. Un vieux dictaphone, une caisse en bois, un mégaphone jouet et plus surprenant encore, une perceuse. Celle-ci judicieusement bricolée vient frénétiquement gratter les cordes d’une guitare.
Les musiciens eux-mêmes s’utilisent comme instrument. L’un d’eux se met à pleurer devant son micro, l’autre hulule comme un hibou. Je consens que ce descriptif un peu scolaire puisse seulement vous donner l’impression d’un trio bordélique et lunaire mais réellement, les compositions produites sont tout bonnement géniales.
Impossible de les classer dans un seul et même genre, car le trio voyage dans beaucoup trop d’univers… mais disons que "folk fou" pourrait peut-être être un terme se rapprochant le mieux de ce qu’ils font.
Dans un tout autre registre, Amazing Baby viennent à leur tour nous montrer de quoi ils sont capables.
Et bien à vrai dire, de pas grand chose. Très rapidement, on s’ennuie ferme. Les new-yorkais sont d’autant plus insupportables qu’ils sont persuadés d’avoir inventé la poudre.
Ils auront beau essayer de faire participer la foule, leur rock dix mille fois entendu ne prendra pas. A l’instar de ces pseudos rockeurs bientôt oubliés, je ne m’éterniserai pas.
En guise d’interlude, pas de Yelle ou autre morue fluorescente, mais un Jules-Edouard Moustic en très grande forme, venu nous raconter son rock à lui.
Voilà une initiative originale du festival qui visiblement ravit la foule. Une foule complètement acquise à la cause Moustique et à son humour pipi-caca-prout.
Le sketch se finira d’ailleurs par quelques anecdotes croustillantes ayant pour sujet les rock-stars amatrices de proctologie. Bref, on a bien ri !
Mais passons maintenant aux choses sérieuses, avec les Black Kids.
A peine le premier pied posé sur scène que les gamins de toutes les couleurs (en fait) font hurler le public. Leur électro-pop-rock très hype fait mouche et les premiers groupes de pogoteurs se forment. "Look At Me When I Rock Wichoo", "Hit The Heartbrakes", "Partie Traumatic"… avec un unique album à leur actif, évidemment il y passera dans son intégralité.
Il faut bien admettre que la route musicale empruntée par les Black Kids a quand même déjà été largement foulée par les anglais de The Go ! Team. Mais peu importe. Ce soir, tout le monde s’amuse et danse ! Les deux claviéristes, Dawn et Ali, se dandinent tout ce qu’elles peuvent, le chanteur Reggies est, quant à lui, en eau.
Le coup de grâce, les Black Kids le donneront à la foule avec leur dernier titre extrêmement attendu, "I’m Not Gonna Teach Your Boyfriend How To Dance". Avec leurs néons roses et leur énergie juvénile, les Blacks Kids viennent en fait de donner le coup d’envoi de ce qui sera une soirée très dance.
Et ce n’est pas les Cajun Dance Party qui vont me faire mentir. Dans un registre malgré tout plus rock, les anglais et leur chanteur désarticulé, Daniel Blumberg, font se trémousser les filles.
On ne peut pas dire que les Cajun Dance Party aient vraiment réinventé la recette du post-punk anglais, mais leur présence scénique et leur authenticité sont très convaincantes.
Le tube "Amylase" est repris en chœur, ce qui fait visiblement très plaisir au jeune guitariste, Robbie Stern (qui a d’ailleurs une tronche de Paris Calling… oui, je déclare de manière unilatérale que ces gamins ont tous la même tronche).
Les londoniens ne font pas de place aux temps morts et enchaînent leur titres.
Pour "The Hill, The View and The Lights", c’est Vicky, la claviériste qui se lance au chant. Sa voix cristalline interpelle la foule.
La demoiselle fait d’ailleurs office d’ovni dans cette formation de garçonnets en slim ou salopette.
Telle une princesse romantique, la jeune femme arbore une longue chevelure blonde ainsi qu’une jolie robe bleu en tulle. Les Cajun Dance Party finiront leurs 38 minutes de set avec un ultime "The Next Untouchable". Fin de Party.
Least but not last at all, The Ting Tings. On peut dire qu’ils sont attendus comme le messie. Rien d’étonnant, vu la promo de cochons ayant été faite autour du duo anglais. Bien entendu, cet engouement n’est pas seulement dû à cette promo excessive mais bien à leurs compositions électro-pop incendiaires.
La blonde Katie met le feu d’entrée de jeu, son acolyte n’est pas en reste non plus à vrai dire. Ils sont visiblement dans le même état que le public, euphorique. Ils jettent rapidement à la foule leur gros tube "Great DJ", transe absolue pour tout le monde.
La prestation sera compacte et incroyablement dansante. Elle se donne complètement, tantôt en tapant sur une énorme caisse, tantôt en grimpant avec sa guitare sur l’estrade installée pour la batterie ou encore en allant taquiner les fans installés aux premiers rangs.
Le set se termine avec un autre tube "Shut Up And Let Me Go". Un rappel paraît indispensable.
Le batteur, Jules, est le premier de retour sur scène avec son portable à la main. Il explique qu’il veut ramener un souvenir de cette incroyable soirée à ses amis londoniens.
Le voilà donc en train de filmer, sourire aux lèvres, un public hurlant. Et c’est reparti pour deux titres, "Impacilla Carpisung" et "That’s Not My Name", dernier single du duo.
C’est ainsi que se conclut cette soirée dance. Rendez-vous est pris demain avec d’autres noms qui font déjà beaucoup parler d’eux, comme Friendly Fires ou Foals. |