Réalisé par Saul Dibb. Grande-Bretagne. 2008. Avec : Keira Knightley, Ralph Fiennes, Charlotte Rampling.
Après Orgueil et Préjugés puis Reviens-Moi, Keira Knightley est devenue la nouvelle actrice attitrée aux mélodrames romantiques en costumes.
Loin des effets de style prétendument "hype" de Marie-Antoinette, The Duchess est un film plutôt réussi d’un point de vue esthétique, mais rien de plus.
Les costumes sont généreux, les décors sont vastes et le film bénéficie d’une vraie direction artistique, mais tout cela ne sert qu’à enrober de lyrisme un scénario extrêmement fade.
La Duchesse du Devonshire, ancêtre de Lady Diana, connait tout au long du film les affres et souffrances ultimes des familles de sang noble : cruel destin que de tout avoir sauf le bonheur et l’amour, n’est-il pas ?
Lorsque le personnage subit les convenances et les sacrifices de son rang, le spectateur lui assiste à une débauche de pathos et de guimauve, dans laquelle ne parvient même pas à surnager Ralph Fiennes, cantonné à faire acte de présence en Duc dépressif de haute lignée.
Malgré une palette de jeu légèrement plus expressive que d’habitude, Keira Knightley, quant à elle, livre une prestation lacrimale toute en violons, très classique dans le genre.
Malgré ces écueils que d’ailleurs, les films d’époques peinent le plus souvent à éviter, The Duchess s’en tire de justesse par une mise en image somme toute correcte. La réalisation très académique met en valeur les acteurs dans les décors, dans une alternance toujours équilibrée entre plans larges et rapprochés.
Mais encore une fois, l’ensemble manque vite de variété. On assiste même aux bases de la caméra mobile : pour les moments de tension, le cadre s’approche de la Duchesse en un travelling avant marqué ; et pour les instants tragiques la caméra recule, comme emportée par les violons – omniprésents.
En bref, The Duchess est un film d’époque honnête que l’on peut voir de deux manières : soit on le considère comme réussi dans son esthétisme ampoulé, son cadre et son respect des codes du genre, soit on trouve regrettable d’avoir tiré si peu d’un thème aux ressorts si tragiques. |