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How we became  (Ryko / Naïve)  novembre 2008

En 2006, The Art of Fiction, premier disque du jeune Jeremy Warmsley avait été unanimement encensé par la critique. Et comme le temps passe, il est peut-être temps, deux ans après, de nous demander ce qu’il est devenu... Introduction certes un peu facile, pour présenter son nouvel album How We Became, mais loin d’être à l’image de la musique qu’il fait.

On parle souvent du difficile deuxième album, d’autant plus attendu que le premier a été bon. Il constitue la plupart du temps l’épreuve qui décidera de la suite d’une carrière. Continuité, renouvellement, confirmation, déception, maturité ou non... Un second disque est inévitablement comparé au précédent et peut asseoir une réputation comme la démolir.

Le londonien Jeremy Warmsley est sorti de l’ombre (ou plutôt du fog) il y a deux ans. Avec un look improbable d’adolescent (sans doute pour tromper son monde), il a bluffé la critique par sa maîtrise et son imagination autant multidirectionnelle qu’abondante. Pour How We Became, maturité aidant, l’inventivité bouillonnante et débordante du premier album a été canalisée et s’épure pour ne conserver que le meilleur. Bien malin, le jeune anglais a su également s’entourer d’un producteur de renom en la personne de Markus Drays, co-producteur de Arcade Fire, Björk, Brian Eno et même Coldplay.

Réalisé avec la volonté de faire un disque plus pop, resserré autour de l’essentiel, How We Became n’en est que plus accessible. Toujours dix idées par seconde, mais l’ensemble plus maîtrisé va dans une même direction. Pourtant, pas question de tomber dans la facilité, de retreindre le nombre d’instruments, de débrancher les ordinateurs ou d’oublier les beats électroniques. Les méninges tournent à plein régime et le côté déjanté intellectuel subsiste toujours.

En quatorze chansons, Jeremy Warmsley confirme ses talents et affirme un style propre.  Le single "Lose my cool" en ouverture de l’album garde un esprit bricolo-électronique, et agrémenté d’un souffle rock, se révèle terriblement efficace.

Espiègle, "Take care" lui,  brouille les pistes. Tranquillement porté par le son de la guitare classique pendant une minute,  il se transforme soudain, tel un gremlins ayant mangé après minuit, les guitares électriques funky ayant été sorties de leur étui.  Et suivant sa ligne de conduite musicale, le londonien réalise des pépites pop tels "Turn you back" ou "Sins (I try)". Puis, à l’instar de "Craneflies" ballade au piano qui se termine dans une montée d’intensité, il prouve avec "I keep the city burning", que derrière les artifices sa musique peut se suffire à elle-même. Malgré cela, il ne délaisse pas pour autant ses joujous électroniques qu’il emploie avec discernement et efficience sur "How we became" ou "If he breaks your heart".

Attachant une grande importance aux paroles, le jeune homme assume un côté littéraire dans ses écrits et a trouvé un style propre : une narration et une distanciation ironique qui sont désormais sa marque de fabrique. Un décalage savoureux se crée alors entre musique et texte à l’instar de "Dancing with my enemy", joyeuse chanson pop entraînante au texte tragique.

Jeremy Warmsley, en créatif forcené, prodigue des mélodies vocales inventives, jamais attendues et entendues. Les rythmes restent toujours complexes et les couplets parfois alambiqués mais les structures simplifiées permettent à l’ensemble une meilleure lisibilité.

Enfin deux titres bonus clôturent l’album. Un duo avec son ami Emmy Le Grand pour le cinématographique "Boat song" beaucoup plus direct qu’à l’habitude, ainsi qu’une reprise de New Order, "Temptation". Assez fidèle à l’original, l’anglais en garde l’esprit en la dépoussiérant (notamment côté son).

Un esprit déjanté et classieux traverse ce disque. Dans la lignée du précédent album, How We Became en garde toutes les qualités en y ajoutant une cohérence. Une filiation certaine et une évolution sereine qui permet un recentrage des titres afin d’optimiser l’effet recherché. Les idées à profusion de Jeremy Warmsley sont dorénavant canalisées pour se mettre au service de chansons pop finement ciselées.

Examen de passage du deuxième album réussi avec les félicitations du jury.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album The art of fiction de Jeremy Warmsley
La chronique de l'album Interview de Jeremy Warmsley
L'interview de Jeremy Warmsley (19 novembre 2008)

En savoir plus :
Le site officiel de Jeremy Warmsley
Le Myspace de Jeremy Warmsley


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Du côté de la musique :

"Oh Wow !" de 111
"Le souffle" de Black Iris
"Uncommon grounds" de CKRAFT
"Dry" de Collectif 135
"Age Fleuve" de Frànçois and the Atlas Mountains
"Glutton for punishment" de Heatworms
"Agapé" de Pierre de Bethmann Quartet
"Madre tierra" de Politi Trio
"A reservoir of love" de Shannon Wright
"Hero.e.s" de Vox Populi
et toujours :
"Le concile des oiseaux" de Hadouk
"Arracher les fleurs" de Belby
"Who let the dogs out" de Lambrini Girls
"Absens" de Lisa Portelli
"ILL" de Holls
"Want you" de Moo Box
"Protégé.e" de Terrenoire
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Au théâtre :

"Arthur et Ibrahim" au Théâtre 71 de Malakoff
"Belles de scène" au Théâtre des Gémeaux Parisiens
"Couper les steacks hachés en deux avec panache" Au Théâtre de l'Etoile du Nord
"Deep learning, amnésie profonde" au Théâtre de la Reine Blanche
"La disparition de Josef Mengele" à La Pépinière Théâtre
"Moman, pourquoi les méchants sont méchants ?" au Théâtre La Scala
et toujours :
"Et la lumière fut !" au Théâtre Comédie Bastille
"Like" à la Comédie de Paris
"Mau d'amour" au Théâtre Essaïon
"Nos âmes se reconnaitront-elles ?" au Théâtre Nanterre-amandiers

des reprises avec : (les pièces déjà chroniquées dans un autre théâtre)

"Le secret de Secret de Sherlock Holmes" au Café de la Gare
"L'infâme" au Théâtre de la Reine Blanche
"Les chatouilles" à La Pépinière Théâtre
"Intra muros" à La Pépinière Théâtre

"Entre ciel et chair" au Théâtre Essaïon
"Roméo et Juliette" au Théâtre de l'Epée de Bois
"L'extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt
"Emma Picard" au Théâtre de l'Epée de Bois
"La mer de Poseidon en caddie au 3T" au Théâtre du Troisième Type
"Punk.e.s" au Théâtre La Scala
"Le nectar de dieux" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"La folle et inconcevable histoire des femmes" au Théâtre Le Funambule Montmartre

Du côté de la lecture :

"Bret Easton Ellis, le privilège de la subversion" de Adrien Durand
"Permission" de Saskia Vogel
et toujours :
"Chiens des Ozarks" de Eli Cranor
"Le jeune Staline" de Simon Sebag Montefiore
"Au delà du mur" de Katja Hoyer
"Cérémonie d'orage" de Julia Armfield
"Les terres indomptées" de Lauren Goff
"Un perdant magnifique" e Florence Seyvos

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Au cinéma :

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"Bernie" de Richard Linklater
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"Flow" de Gints Zilbalodis
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