La fin de l'année approche. L'heure des bilans et de remplir la hotte du Père Noël par la même occasion.
Avec Rest Now, Weary Head ! You Will Get Well Soon du groupe Get Well Soon, vous allez pouvoir marier les deux. Car comment ne pas propulser ce premier album dans les premières places de votre top 10 de l'année et comment ne pas avoir envie de l'offrir, ou de se le faire offrir ? Comment ne pas être sensible à la voix chaude et profonde de Konstantin Gropper, aux orchestrations luxuriantes et aux mélodies entêtantes et mélancoliques de ces 14 titres ?
Parlons aussi de la reprise de "Born Slippy Nuxx", titre immortalisé sur la BO de Trainspotting. Ici, Gropper s'approprie le titre tout en gardant l'énergie tubesque de l'original mais avec un tempo plus lent, difficile à décrire mais très agréable à écouter tant pour la reprise que pour le souvenir du film.
Autre chanson étonnante, "Christmas in Adventure Parks" aux airs de chansons de kermesse surprend lorsque le chanteur renifle et se racle la gorge avant le refrain. Surprenant où on ne l'attend pas sur des mélodies pourtant pas toutes tombées de la dernière pluie, c'est bien là le secret de fabrication de Get Well Soon.
On croisera ainsi tout au long du disque des références appuyées à Radiohead sur "We are safe inside while they burn down our house", mais aussi à ce vieux briscard de crooner que fût Jarvis Cocker du temps de Pulp sur "Witches ! Witches ! Rest Now In The Fire".
Et pour les plus vieux d'entre nous (ça fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de vieilleries), on retrouve aussi une ambiance de pop noire, voix grave et guitares sur le fil entre pop et rock que l'on trouvait chez les magnifiques looser de Strangelove ou encore Jack ("Lost In The Mountains (Of The Heart)". Et pour en finir avec les citations évidentes, on parlera des Américains de The National dont on retrouve la sobriété et la densité de l'interprétation au coin de chaque morceau.
Et si un seul titre devait vous convaincre d'acheter d'urgence cet album, ce serait sans doute "I sold my hands for food so please feed me" épique et touchant, aussi beau que la poésie sombre de son titre.
Mais difficile de le départager avec "If this hat is missing I have gone hunting"
également imparable avec son refrain frais chanté par une demoiselle dont la voix et le ton contraste étonnament avec le chant très grave et très dur de Gropper, qui ferait presque passer Eldrich, de Sisters of Mercy pour un des Compagnons de la chanson (que les plus jeunes demandent à leur parents ou à Wikipédia).
Chaque titre pourrait ainsi être passé en revue sans y trouver aucune faiblesse, et pour les avoir découverts avant tout en concert, l'ensemble est réellement cohérent et pas seulement l'effet d'artifices de studio.
L'ambiance très cinématographique des chansons, renforcée par leurs titres souvent très poétiques (et très longs) apporteront une immersion totale dans l'univers de ce jeune allemand vraiment talentueux, dont on espère profiter du talent encore longtemps, mais quoi qu'il en soit sans doute un des albums de 2008 qui m'aura procuré le plus de plaisir et d'émotions. Mon album de l'année à moi, au moins ! |