En mode pre-buzz depuis trois singles ("Cross the line", "Paris" et "On board", parus entre fin 2007 et l'été 2008), les londoniens de Friendly Fires jettent dans la marre le pavé électro-bricolo-rigolo-rock de leur premier album (sur lequel figurent les deux derniers des trois singles sus-cités) et s'apprêtent, peut-être, à transformer l'essai.
Entièrement enregistré, piste à piste, sur un simple ordinateur, le disque, sans titre, rafraichit encore un peu le rock à papa, se souvenant que grand-papa, lui, n'avait aucun complexe à groover et même à danser ou faire danser quand il prenait la guitare ou s'asseyait derrière les fûts. Avec des sonorités très contemporaines et une utilisation aussi importante que pertinente des outils modernes de production, le groupe revendique son inspiration électro, dance, punk et shoegaze. Rien que ça.
Exception notable, au recording néo-geek minimaliste estampillé "fait à la maison", Jump in the Pool, titre d'ouverture de l'album, produit par un certain Paul Epworth, connu pour son travail avec Bloc Party, The Rapture, The Rakes ou encore Maximo Park, autres trublion d'un rock décomplexé du costard. Le titre aura d'aileurs peut-être pour certains un côté moins frais, un air de déjà-entendu ; moins de personnalité, en bref.
Pour le reste de l'album, il est aussi synthétique que du Gary Numan période Replicas et aussi chaud que les funkeries d'un Prince auquel on connaissait encore un nom. Plus proche d'Intimacy que de Silent Alarm, s'il fallait en revenir à ses notes sur Bloc Party. Album hyper produit, en tout cas - et bourré de singles potentiels, de tubes à venir, de possibles hits (on comptera encore, parmis les candidats : "Jump in the Pool", "White Diamonds", "In the Hospital", "Lovesick" et même, pourquoi pas, "On board" ou "Ex lover"). Ce n'est certainement pas d'ailleurs le moindre atout de cette musique légère, festive et enjouée, que d'éveiller facilement le dandinement des popotins et le dodelinement des têtes.
On est loin, certainement, de la révélation de l'année annoncée, comme chaque semaine avec un groupe ou un autre, au Royaume Uni. Mais l'on ne boudera pas pour autant son plaisir et l'on acceptera de se laisser guider par ces trois copains d'enfance le temps d'un album futile et réjouissant comme un samedi soir de clubbing entre amis. |