Bi-annuellement,
les grilles du Jardin du Luxembourg
se transforment en cimaises pour accueillir des expositions
de photographies à ciel ouvert.
Des expositions dont la vocation va au-delà de l'artistique
puisque le Sénat souhaite que cet "art passant"
embrasse des questions contemporaines et citoyennes.
Pour cet hiver 2008-2009, le photographe Nicolas
Mingasson a assuré le commissariat de l'exposition
"Terre des pôles"
qui s'inscrit dans le cadre de la quatrième Année
Polaire Internationale, organisée par l'Organisation
météorologique mondiale et le Conseil international
pour la science, dont la finalité est la coordination
de projets scientifiques concernant notamment le rôle
des régions polaires dans la régulation du climat.
Le tour des pôles en 80 photographies
Nicolas Mingasson a conçu le montage de cette exposition
avec l'équipe de la galerie Chambre avec Vues à
partir de ses propres clichés et de ceux de 7 photographes
dont certains sont également des scientifiques : François
Lochon, Kjell Ove Storvik, Karim Agabi, Nicolas Dubreuil, Eric
Lefebvre, Jean-Robert Petit et Yves Soulabaille.
Son
objectif "proposer une base de réflexion sur le
pourquoi du réchauffement climatique" avec des photos
qui constituent "l’occasion d’un temps d’arrêt
et de réflexion, une seconde contre nos habitudes".
Cette exposition généreuse et impliquée
permet d'éveiller et de sensibiliser l'individu, à
travers la beauté des paysages arctiques, aux risques
écologiques et climatiques qui assombrissent l'avenir
de la terre.
Photographie
documentaire et photographie animalière sont au rendez-vous
avec des clichés mémorables comme la magnifique
et irréelle banquise bleu curaçao, dû à
la double réverbération du ciel dans la mer et
de la mer sur la glace, la cocasse scène du manchot qui,
tel une poule face à une fourchette, découvre
un paquetage et l'attendrissante photo de famille du couple
de manchots entourant son petit.
Et puis le quotidien des membres des expéditions polaires
avec les bottes qui sèchent au dessus du poêle
sur lequel chauffe une bouilloire.
Comment ne pas être interpellé par cette image
métaphorique d'un minuscule morceau de banquise dérivant,
tel le radeau de la Méduse, sur l'immensité de
l'océan, sur lequel se sont réfugiés trois
manchots. |