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puce Novecento : Pianiste
Alessandro Barrico  (Giangiacomo Feltrinelli Editore, 1994 ; Mille et une nuits, 1997; Gallimard, 2002)  2002

Il est des livres qui marquent une vie de lecteur. Ces rares livres vous donnent envie d’en parler encore et encore, et de partager avec autrui le plaisir que vous avez eu à en tourner les pages. Á quelques jours de Noël, et alors que le Père du même nom s’approche à grands pas de votre cheminée en dépit d’évidents problèmes de logistique (crise oblige, le pauvre bougre a dû troquer ses rennes puissants et rapides comme le vent contre un bon vieux covoiturage des familles ; c’est moche), je ne peux m’empêcher de vous conseiller de placer le génial Novecento : pianiste, du non moins génial auteur italien Alessandro Baricco, tout tout tout en haut de votre liste de cadeaux. Ou de l’offrir. Et cela tombe assez bien pour votre bourse rendue plutôt délicate en ces temps difficiles : il est au format poche, donc pas bien cher. Joyeux Noël à tous les lecteurs fauchés de France et de Navarre.

Si certains d’entre vous connaissent depuis longtemps déjà ce texte de Alessandro Baricco, lauréat en 1995 du Prix Médicis étranger pour son roman Les Châteaux de la colère, c’est tout récemment, au mois de septembre pour être précis, que je suis tombé par hasard sur ce petit chef d’œuvre d’environ 80 pages initialement conçu pour le théâtre, et publié pour la première fois en France en 1997 (ed. Mille et une nuits). J’aurais tellement aimé prendre cette claque littéraire plus tôt ; peut-être n’aurais-je rien compris à cette histoire de génial pianiste des mers, mais peut-être aurais-je grandi plus vite, qui sait. Mais là je m’égare, et toujours est-il qu’une fois encore, je risque d’en parler avec l’euphorie du tout jeune converti – et donc sans la moindre once d’objectivité.

Novecento, ou l’histoire d’un homme né sur un paquebot en 1900 et qui, trente années plus tard, n’a encore jamais posé pied à terre. Et avant d’être un original déconnecté des "réalités" de notre monde bien terre à terre, Novecento est surtout un surdoué, voire, allez, n’ayons pas peur des mots, un génie : tout jeune, il tombe par hasard sur le piano de l’orchestre du bateau, et entre l’instrument roi et le jeune garçon, la symbiose est parfaite et immédiate ; à tel point que, au fil des ans et des traversées, la réputation de Novecento ne cesse de grandir, grandir, grandir, au point de dépasser le simple cadre du paquebot. Jusqu’au jour où un pianiste de jazz de renommée internationale décide de monter à bord afin de se mesurer à cette légende naissante qui lui fait de l’ombre ; s’annonce dès lors un duel musical entre les deux hommes – scène d’anthologie. Et vous vous en serez douté, l’ « intrigue » de cette histoire tourne autour du choix que Novecento devra faire : prendre un risque et délaisser le roulis du navire pour tenter sa chance sur notre bon vieux plancher des vaches, ou continuer d’accompagner le rythme des vagues au son de ses touches blanches et noires.     

C’est Tim Tooney, trompettiste au sein de l’orchestre du paquebot et – seul véritable – ami de Novecento, qui narre l’histoire. Et il la dévoile comme un trompettiste de jazz des années folles joue de son instrument : avec bagout, folie et poésie, rythme et sensualité, contretemps, douceur. C’est parlé et littéraire à la fois, simple sans être simpliste, poétique sans être abstrait, c’est pur et touchant, sans pour autant verser dans le larmoiement. Surtout, ce texte sonne aussi naturel qu’une improvisation, tout en étant aussi maîtrisé et exécuté qu’un morceau mille fois répété. Le phrasé est musical, et lire ce texte à haute voix est un pur bonheur. Novecento, ça balance, ça swing, c’est du ragtime, du jazz, du slam, c’est, c’est – peut-être m’enflammé-je. Je sais, pour l’avoir lu, que d’aucuns ne voient dans ce texte "facile" qu’une fable naïve et moraliste. Tous les goûts sont dans la nature.

Dans les années 1990, Alessandro Baricco a créé en Italie une école dédiée aux techniques narratives. Et ce n’est sans doute pas un hasard si cette école a pour nom "Holden", comme l’inoubliable héros de L’Attrape-cœurs, chef d’œuvre de J.D. Salinger Non pas que le style narratif et les thèmes abordés dans Novecento et L’Attrape-coeurs soient les mêmes. Mais on retrouve dans ces deux perles de la littérature un même naturel enchanteur ; et comme J.D. Salinger avec le jeune Holden, Baricco, avec son pianiste marin, confine à la grâce.

 

        
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