Depuis les Libertines, derniers trublions en date du rock anglais, la vie avait repris son cours comme si de rien n'était. On vît donc réapparaitre multitude de groupes n'ayant rien à dire sinon faire la musique plus ou moins ressemblante à celle qu'écoutaient leurs parents à leur âge, histoire de se la jouer revival vintage et tout le bazar.
Rien de bien neuf donc, et si le rock anglais n'est pas mort, il vivote en se contentant de bien peu ces derniers temps, s'excitant au moindre Myspace ou au retour de My Bloody Valentine sur scène. Bref, tout est calme et The Wave Pictures apportent mine de rien un peu de joie et de réconfort dans nos esgourdes trop remplies de Coldplay, tellement tendance.
Et au rayon des réjouissances, commençons par le clip aussi loufoque que la chanson qu'il illustre de "Just like a drummer" qui devrait plus efficacement que cette chronique vous donner envie de découvrir sur le champ ces drôles de zozos.
Mais, au-delà de la bonne humeur générale qui se dégage de ce disque et de la drôlerie de certains titres (comment résister au solo de cuivre façon Benny Hill sur l'excellent "I love you like a madman" ?), ce qui fait le charme de ce disque, c'est le chant atypique de Dave Tattersall.
Voix très anglaise, parfois à rapprocher de celles de Jack Shillingford (My Life Story) ou de Patrick Duff (Strangelove), toujours à la limite de la saturation qui, par quelques effets de gorge, titille la sensibilité de la gente féminine. On se retrouve parfois transporté dans le New-York de Television et on imaginerait presque Richard Hell au chant ("We come alive") ou si on veut rester du côté de l'Angleterre au facétieux Laurence (ex Felt), caché derrière son groupe Denim et auteur d'une paire d'albums remarqueblement... introuvables.
Mais on trouvera aussi sur Instant Coffee Baby, quelques influences de l'Angleterre des Smiths, notamment sur "Kiss me" ou "Strange fruit for David", même si l'improbable refrain s'en éloigne considérablement. "Friday night in Loughborough" vaut également le détour avec des "lalalala" déchainés et des guitares un rien rockabilly, là encore proche de Denim, pour le son autant que pour la franche déconnade. "We come alive" est aussi remarquable pour sa mélodie que pour son solo de batterie ou bien la voix off qui annonce "chorus again". Tout l'album est au diapason, entre drôlerie et perfection pop.
"Kiss me" n'est pas en reste avec son chant chevrotant, son ukulélé et son refrain entêtant, à faire pâlir tous les groupes en The de la terre dans un improbable mélange de Franck & Walters et des Strokes (bon, pour les Strokes, je déconne un peu).
Quoi qu'il en soit, les 13 titres de Instant Coffee Baby sont absolument réjouissants et marque une rentrée musicale qui s'annonce de qualité. N'attendez pas d'avantage pour votre pause café, The Wave Pictures est là pour vous servir. |