De passage à Paris pour la présentation de sa dernière pièce : "La petite pièce en haut de l'escalier" au Théâtre du Rond-Point, Carole Fréchette accepte de parler un peu de son travail pour Froggy's Delight.
C'est une femme d'une vivacité étonnante et d'une
simplicité tout à fait agréable de la part
d'une auteure reconnue mondialement et maintes fois primée.
Pouvez-vous nous parler de votre carrière d’auteur et comment vos pièces sont arrivées en France ?
Carole Fréchette : A la suite de ma maîtrise, j’ai écrit "Baby blues", ma première pièce, crée en 1989 à Montréal puis "Les quatre morts de Marie" bien accueillie dès la lecture en 93, puis crée en 98. Pour la France, un metteur en scène, Vincent Goethals avait vu mes pièces et a monté "Violette sur la terre" au Théâtre du nord en 2000. Puis d’autres ont été montées un peu partout. Je dois beaucoup aux petites compagnies. Ce sont elles qui se sont emparées de mes textes, les ont joués et les ont fait connaitre. Ma carrière s’est donc constituée patiemment sur le terrain grâce à la passion et la ferveur de ces gens.
Il n’y a pas que la France, je crois : votre œuvre est connue dans de nombreux pays ?
Carole Fréchette : En effet, et c’est amusant. Je reçois des invitations à des versions de mes pièces présentées aux quatre coins du monde. "Jean et Béatrice" par exemple, marche beaucoup dans les pays de l’est (Russie, Lituanie…) Ce qui me frappe le plus, c’est que c’est ce qu’il y a de plus humain dans mes pièces qui fait qu’elles voyagent. Et puis, suivant les pays, il ya des variantes dans le jeu : la même pièce (exactement le même texte) faisait par exemple vingt minutes de plus à Mexico.
Comment démarre l’écriture ? D’où vient votre inspiration ?
Carole Fréchette: Ca commence toujours par quelque chose d’intuitif, et parfois assez concret comme une image. "Le collier d’Hélène » est venu d’une conférence que j’ai faite au Liban et de ce que j’ai pu voir là-bas qui a motivé l’écriture de cette pièce.
Des auteurs vous ont influencés ?
Carole Fréchette : Au début, je ne le pensais pas, mais maintenant je dois reconnaitre que Tchekov est pour moi le plus grand et celui dont je me sente le plus proche dans l'écriture. J'aime sa sensibilité et sa lucidité.