Monologues dramatiques de Sylvie Chastain, mise en scène de Hervé-Bernard Omnès, avec Christine Gagnepain et Raquel Iruzubieta.
Deux femmes entrent dans la petite salle chaleureuse et intime du studio de l’Epée de Bois, apportant avec elles des sacs remplis (de leurs vies, de leur passé…) Deux femmes dissemblables mais unies par la nécessité de dire. Elles sont mères toutes les deux, ou le sont même plusieurs fois chacune, au gré des destins qu’elles racontent et défendent à tour de rôle.
Elles sortent des sacs disposés sur la scène de longs écheveaux de tissus, vêtements en tout genre comme leurs souvenirs qu’elles dévident, comme leurs entrailles qu’elles mettent à nu. Bientôt, ces éléments répartis autour d’elle, accrochés en l’air ou placés au sol tout autour font un véritable nid d’où elles peuvent se délivrer de ces récits.
On est immédiatement tenu par ce fil, happé par ces tranches de vies si réelles : des histoires colorées et fleuries par des mères aimantes au-delà des embûches, des souffrances et de l’âpreté de la vie. Un merveilleux message d’amour dans un texte plein de délicatesse de Sylvie Chastain où chaque détail sonne vrai.
Incarnées par deux magnifiques comédiennes sincères et complémentaires, Christine Gagnepain et Raquel Iruzubieta, les mères nous parlent ou crient leur douleur, et on ne les quitte plus. Touchés.
Dans une mise en scène sobre et sensible d’Hervé
Bernard Omnes renforcée par une musique envoûtante
de Kidedo, "Mères veilleuses" est un spectacle
lumineux et poignant à ne vraiment pas manquer.