Rock is dead ? Le retour de la question leitmotiv qui vient pour la quatrième fois frapper à la porte de la Flèche d'Or.
Le public s'est déplacé nombreux pour goûter les derniers crus de la scène anglaise. Ce soir est un peu différent des autres. Seuls Screaming Lights répond au cahier des charges : ils sortent un premier album, ils sont britanniques et préparent une tournée de lancement en Angleterre.
Le groupe d'ouverture Tchiki Boum est français et c'est vrai que leur nom de groupe nous rappelle ce tube de Niagara qui commençait : "mon nom est tatoué sur ta peau...". Et la tête d'affiche qui attire une bonne partie du public ce soir se nomme Television Personalities, dont le premier album est sorti, il y a plus de vingt ans.
Les Tchiki Boum commencent et imposent un rock punk, d'inspiration Clash, bien furieux, et toute guitare en avant. Les jeunes français choisissent de s'exprimer en anglais, pour se rapprocher de l'esprit Carnaby Street certainement. Mais ce n'est pas l'Union Jack sur le bandeau ceint sur le front mais le soleil levant du Japon. Violence yakuza je présume. La performance est propre mais manque de relief, nos jeunes artistes sont peut-être intimidés par la soirée et le public qu'ils ont encore à conquérir.
Retrouvez Tchiki Boum
en Froggy's Session
pour 4 titres acoustiques
en cliquant ici !
Le deuxième groupe Screaming Lights arrive de Liverpool et leur premier album est encore tout chaud. Quatre jeunes gens pas vraiment impressionnés. Le chanteur leader James Treadel, blond décoloré ne se rend plus compte que son bassiste à droite de la scène arbore une crête punk du meilleur effet.
Un autre groupe guitare-basse-batterie avec quelques mélodies jouées au clavier. Leur show est bien rodé, alternant morceaux rock punk avec des ballades romantiques. La voix de James Treadel prend parfois les accents de celle de Kurt Cobain. Screaming Lights a certainement convaincu ce soir qu'on entendrait bientôt davantage parler d'eux.
Et entrent en scène Television Personalities. Les soirées Rock is Dead ? ont tendance à glisser dans la soirée. Il est vingt-trois heures passées quand le public peut enfin se réjouir de leur retour en France.
Groupe dont le premier album est sorti en 1981, qui est resté confidentiel en France malgré le support inconditionnel de quelques critiques rocks. Mais comme toujours, quelques aficionados ne rateraient jamais un de leurs concerts et s'inquiètent des rumeurs de drogues, de prisons qui cernent Daniel Treacy (chanteur leader).
Depuis la sortie simultanée des deux derniers disques : My Dark Places (2006) et Are We Nearly Yet (2007), il semble plutôt en forme, le bonnet fétiche sur la tête, une écharpe enroulée trois fois autour de la gorge. Même plutôt bavard, Dan !, se plaignant de l'hiver parisien. Et toujours le même : il n'attache pas la moindre importance au fait de chanter juste.
Les musiciens bien en place produisent un son ample et hypnotisant, jusqu'au moment où le chant de Treacy vient souiller, ravager l'ensemble. Et pourquoi pas ? N'y a-t-il pas aussi une certaine séduction dans ces chansons étranges un peu frankensteiniennes ?
Et comme d'habitude, je vous recommande de noter la date du 25 février sur vos agendas : ce sera la cinquième édition de Rock is Dead ? On remet le titre en jeu... |