La section des B dans les bacs comprend déjà quelques références : B comme Beatles, Blondie, Bowie, Bashung, Barbara, Bardot, Birkin, vient s'ajouter "B comme..." la Bestiole. Il est amusant de constater que Bestiole et Beatles se répondent en phonétique.
Notre duo français se compose de Delphine Labey à la batterie et au chant et d'Olivier Azzano aux guitares et au chant. Ils sortent leur premier album B comme...
Cousins des France Cartigny, ils envoient des textes empreints de maturité et d'expériences de la vie sur un rock énergique. Comme France Cartigny, Delphine Labey joue debout à la batterie. On est loin des chansons pleines de clichés et de thèmes adolescents. Pas de révolte simpliste. Des aspérités et de la culture. Loin des sentiers battus, on sent une inspiration qui va des Jad Wio à Léo Ferré pour la partie française, ou de Sonic Youth à Patti Smith. Avec un final où John Barry rencontre Calexico. Léo Ferré sur lequel ils se livrent à un exercice parodique en remplaçant Monsieur William par Monsieur Quidam, pervertissant légèrement l'histoire.
Avec la rage qui les a déjà conduit dans une bonne partie des salles françaises, La Bestiole livre un premier disque de caractère où les titres font mouche. Mondes de légendes et d'esprits des rêves, les indiens parcourent sans répit les paysages peints par leur musique et leurs mots. Les hommes et les femmes se font totems et les phrases balaient un sol ravagé par la violence et les corps par l'ennui. Et par dessus, le battement des coeurs et du sang qui suivent le tempo des poèmes de Walt Whitman.
La Bestiole, c'est donc comme un vent de tempête puissant et chargé de mémoire qui vient raviver les superstitions des anciens et renverser les quotidiens confinés. |