Spectacle bourrelesque mis en scène par Eric Blouet, avec Stéphanie Djoudi.
Pas facile quand on ressemble à un culbuto de donner libre cours à sa vocation de petit rat de l'Opéra. La vendeuse de tutus et les castings ne lui laissent guère d'illusions même si Monique cite en exemple les délicieux hippopotames de "Fantasia".
Elle a beau pleurer, trépigner et s'accrocher à son rêve, la vie n'est pas toujours un conte de fées et il faut bien se rendre à l'évidence : elle ne vit pas chez Mickey et "Le lac des signes" lui enjoint de passer à l'attaque des bourrelets.
Sous la baguette magique de Eric Blouet, comédienne et clown de son état, Stéphanie Djoudi a conçu un spectacle burlesque à sa mesure, du XXXL solidement trempé dans le talent, dans lequel elle joue finement au funambule sur le fil du tragi-comique et habilement d'une équivocité entre la femme, le personnage et le masque du clown.
Le nez rouge est bien là, Monique est pataude et candide au sens voltairien du terme et Stéphanie Djoudi, solidement lestée par ses propres rondeurs, s'empare de la scène avec une énergie et un abattage peu communs. Telle une tornade montée sur roulement à billes, jouant de tous les registres du comique, elle propose au spectateur une incursion dans un quotidien à la fois drôle, cruel et roboratif sur la thématique clownesque par excellence la différence.
Et à par cela ? Et bien, elle est plutôt à
l'aise dans ses ballerines !