Le festival Les Nuits de l’Alligator célèbre le blues, ainsi que le folk et le rock. Pour cette quatrième édition, la soirée d’ouverture à la Maroquinerie (Paris) le lundi 16 février 2009 s’annonce très prometteuse avec trois chanteuses folk talentueuses.
Les artistes, qui ont chacune déjà un album a leur actif (Lonely Drifter Karen : Grass is Singing, Mariee Sioux : Faces in the Rocks, Emily Jane White : Dark Undercoat), sont apparemment plus connues que ce qu’on imaginait, car la salle est comble, à tel point que la Froggy’s team a failli ne pas pouvoir assister aux concerts. Mais ce serait sans compter sur notre ténacité car nous sommes fermement décidés à voir les trois "folkeuses" se produire sur scène.
Lorsqu’on finit par entrer dans la salle, l’autrichienne Lonely Drifter Karen chante son avant-dernier morceau. Vêtue de sa robe blanche, elle charme le public de son air angélique et de sa belle voix.
Qu'elle se montre sage, debout les mains dans le dos, telle une enfant qui récite une poésie, ou espiègle quand elle sautille au son du batteur et du claviériste qui l’accompagnent, ou bien même lorsqu’elle attrape sa guitare, elle arrose la salle de son folk frais et folâtre.
Mariee Sioux délivre quant à elle un folk épuré. Assise la guitare à la main, elle enchante les spectateurs d’une voix à la fois douce et imposante.
Entre quatre musiques en solo, elle chante en duo avec une compatriote sur six morceaux et là, les deux californiennes sont tout simplement divines : deux timbres délicats et sublimes, une guitare au doigté on ne peut plus fluide et quelques notes de xylophone pour agrémenter le tout. On ne demande rien de plus, pourvu que cet instant dure !
Enfin, la très attendue Emily Jane White clôt la soirée, entourée d’une formation plus complète avec une violoncelliste, un batteur et un guitariste (qui oscille entre sa guitare électrique et une guitare couchée à 10 cordes).
Tour à tour à la guitare acoustique et au clavier, qu’elle domine aussi bien l’un que l’autre, Emily Jane White se livre à un dark folk qui flirte avec le rock et le blues. Celle qui tient parmi ses influences Nick Cave et PJ Harvey, nous touche par sa voix profonde et mélancolique.
Si la chanteuse américaine a l’air un peu intimidée devant cette salle pleine à craquer – à laquelle elle s'adresse dans un français plus que correct ! – son talent est néanmoins incontestablement reconnu par un public qui en demande encore et obtient satisfaction avec deux morceaux supplémentaires.
Au total plus de trois heures de concert, durant lesquelles les trois artistes ont séduit les spectateurs, tant par leurs attributs vocaux et musicaux que par leur charme sensiblement très féminin. Une première soirée réussie ! |