Mélanger folk urbaine et electronica n'est pas d'une grande originalité. Bon nombre se sont essayé à l'exercice avec plus ou moins de bonheur.
James Yuill a choisi de faire simple : une guitare acoustique et un ordinateur portable suffisent à son bonheur.
C'est en tout cas ce qu'affiche l'image en ouverture de son site web montrant un petit gars genre routard armé, vous l'aurez compris, d'une guitare et d'un pc. On pense immédiatement à une sorte de Jeffrey Lewis à l'anglaise, cheveux bien coupés et tout le confort moderne en plus. On retrouve d'ailleurs ce même penchant pour le do it yourself du côté de la pochette dessinée ou encore des affiches de concerts dans la même veine artisanale, tendance bio.
Le postulat de départ est donc simple et casse gueule à la fois, faire une musique attrayante et intéressante avec pas grand chose.
Pas grand chose mais, ingrédient indispensable, un talent d'auteur compositeur à la hauteur assorti d'une voix douce et chaude parfaite pour cette folk electro minimaliste et chaleureuse.
Entre tubes ("No surprise", "No pin allowed") et ballades plus intimistes ("Somehow", "This sweet love", "The ghost"), le fil rouge reste un ensemble de mélodies ciselées et pop à souhait que l'on imagine aussi belles en acoustiques qu'avec leur beaux habits électro ajustés à merveille.
On pense brièvement aux Pet Shop Boys sur "Over the hills" et "Somehow" qui termine (trop ?) en douceur. Ce Turning Down Water for Air se paie même le luxe de nous rappeler les Trash Can Sinatras, groupe écossais auteur de quelques petites merveilles pop.
Turning Down Water for Air est frais et élégant et se trouve être un disque qui s'ouvre à mon avis à un large public sans pour autant céder à la facilité mais seulement par le talent de compositeur de James Yuill grand bricoleur devant l'éternel ! De quoi vous faire changer d'avis sur la folk barbante et l'electro kitch. |