Comédie dramatique de Sam Shepard et Joseph Chaikin, mise en scène de Antoine Herbez, avec Michel Carnoy, Marie Le Cam et Timothée Couteau.
Dans la cellule d’une prison, un vieil indien, assassin d’un homme qui n’était pas celui qu’il croyait tuer (par vengeance ancestrale), reçoit la visite d’une mystérieuse journaliste. Mais qui est-elle vraiment ? Le texte brillant de Sam Shepard et Joseph Chaikin ménage le suspens jusqu’à la fin.
Porté par la flûte hypnotisante jouée par un jeune indien (Timothée Couteau), le spectateur plus encore que de rentrer dans la cellule du vieux chef aux cheveux d’argent, embrasse son monde et pénètre dans un pan entier de traditions et de coutumes.
La rencontre et la confrontation entre ces deux personnalités et ces deux univers est captivante et nous tient en haleine, tout en nous transmettant la sérénité de cet homme, en relation directe avec la nature.
Au cours de ce face à face, chacun de ces deux personnages va être le révélateur de l’autre, lui offrant, au fil des liens qui se tisseront entre eux, une grande part des réponses qu’il cherche depuis des années.
La mise en scène d’Antoine Herbez, concentrée sur une direction d’acteurs au cordeau et un rythme envoutant, fait de cet échange basé sur l’écoute et la tolérance, un spectacle apaisant d’une rare profondeur où tous les silences sont parlants.
Michel Carnoy donne à ce chef indien tout le charisme et l’humanité nécessaire. Il est parfait dans le rôle de cet homme calme en lutte intérieure avec ses démons et le poids du passé. Quand à Marie Le Cam, bouleversante de force et de sensibilité, son interprétation tout en finesse est prodigieuse.
Pour ces deux comédiens au sommet de leur art et l’ambiance
qui émane de cette fable, il ne faut pas rater ce bijou
d’émotion et d'humanisme. Une belle réussite.