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Entretien de janvier 2009  (Paris)  29 janvier 2009

Nouvelle année, nouveau millésime pour les Master Classes de Jean-Laurent Cochet qui ont adopté un rythme de croisière qui séduit toujours le public de fidèles et fédèrent de nouveaux venus qui découvrent à la fois les vicissitudes et les bonheurs de l'apprentissage du métier de comédien.

Pour le Maître, l'année 2008 a été effervescente et, connaissant son credo, une vie consacrée au travail, 2009 sera, à ne pas en douter, tout aussi fertile en événements théâtraux.

Nous voici donc à nous reçus dans l'atmosphère feutré et studieuse de son salon de musique-bibliothèque pour jeter un dernier regard à l'année écoulée et deviser sur les rendez-vous de janvier.

Les jeunes comédiens de demain

Notre dernier entretien a eu lieu en novembre 2008 et beaucoup de choses se sont déroulées depuis, à commencer par la Master Classe à destination des professionnels qui s'est déroulée le 8 décembre 2008. Quels retours avez-vous eu tant des élèves sélectionnés pour cette première et que des professionnels que vous aviez invités ?

Jean-Laurent Cochet : Ce n'était pas réellement une Master Classe puisque je n'envisageai pas de faire travailler les élèves selon le principe des master classes qui est de faire assister le public à un cours qui, en principe, est privé. En l'occurrence, compte tenu du nombre de plus en plus grand d'élèves de qualité qui s'inscrivent à mes cours, mon agent, Laurent Grégoire, et Pierre Delavène, directeur du Cours, ont soulevé cette question tenant au fait que nous ne faisions jamais d'auditions et de la visibilité des jeunes comédiens et que nous pourrions envisager, en fin d'année, de présenter à certains professionnels les meilleurs éléments dont on pense qu'ils sont prêts jouer sur scène. Ils ont organisé cet événement et, grâce à Laurent Grégoire, nous avons pu faire venir un maximum de castings et d'agents qui ont été d'ailleurs ravis.

J'ai donc présenté un échantillonnage, une farandole de scènes prévues, c'est-à-dire travaillées par les élèves en vue de cette présentation, sans isoler leur passage scène par scène mais en préparant l'enchaînement des scènes, un peu comme un spectacle, pour en donner une vision d'ensemble, en essayant de les mettre en relation, même s'ils elles n'avaient pas vraiment de lien entre elles, chacune pouvant relancer le parcours d'ensemble. Les élèves ont été très heureux de ce projet et ils l'ont préparé en étant formidables d'attention, comme ils le sont en ce moment, dans le travail, dans l'écoute, dans la bonne volonté, tout cela avec un bon esprit qui règne au cours.

Les professionnels n'avaient, bien entendu, jamais vu un tel spectacle quand on les invite dans les cours. J'étais présent sur le plateau, comme dans les Master Classes, pour rester dans l'esprit de celles-ci, un esprit non pas scolaire mais d'éducation, ce qui me permettait d'intervenir en disant un mot de temps en temps et en favorisant les enchaînements. Les gens ont été vraiment ravis. Bien évidemment il ne faut pas s'attendre à ce que, dès le lendemain, on les engage, le but étant faire connaître dans le métier à un moment où ils ne sont pas encore entrés dans le métier. Malgré ça, il y a eu immédiatement des castings qui ont voulu rencontrer certains d'entre eux et, en particulier Marina Cristalle, Axel Blind et Jean-Laurent Silvi qui avaient donné la fameuse scène de "La jument du roi" de Jean Canolle. Il faudra revenir sur ce point. Et puis cet élève absolument délicieux que j'ai fait venir de Vendée – Romain Trichereau - qui a passé le "Didier" de Péguy et qui a été très éblouissant de fraîcheur.

Dans l'immédiat cela a permis que certains d'entre eux rencontrent les professionnels. C'est donc toujours profitable car c'est un métier fait de réseaux ou de relations. C'est comme les gens qui me disent : "Vous n'utilisez que vos amis !". Bien oui, au gré de ma vie et de ma carrière, que ce soit maintenant des jeunes que j'ai avec moi ou des gens de cinquante ans pour les autres emplois, je choisis de préférence ceux avec qui j'ai le plus travaillé; mais, on peut toujours arriver à glisser quelqu'un et à renouveler avec du sang neuf.

C'était une très belle soirée, certes pas facile, et j'étais très content d'eux, très fiers d'eux. Nous avons commencé avec un exercice risqué, un exercice de haute voltige que j'ai présenté plusieurs fois au cours des Master Classes, qui consiste à prendre une scène, un monologue en principe, que l'on fait dire par plusieurs élèves qui savent tous le texte mais sans savoir, pas davantage que moi, quand chacun devra intervenir à l'appel de son prénom en enchaînant sur la phrase ou le vers que le précédent est en train de dire. C'est un personnage choral qui est très difficile à réaliser car il faut une qualité d'écoute, d'attention, de vigilance étonnante - ce qui est la base de notre métier - et ce soir-là ils l'ont merveilleusement réussi.

Jusqu'à la veille j'étais un peu inquiet car si une chose comme cela rate, ce n'est pas la peine de continuer la soirée. Mais là, les gens sont séduits par ce principe, cela entraîne des sourires, puis ils entrent dans le jeu. En l'occurrence, il s'agissait d'une scène de "Les fâcheux" de Molière avec des garçons remarquables avec de bons physiques et de bonnes voix et très différents d'emploi. Et tout le reste de la soirée s'est très bien déroulé.

Rebondissons immédiatement sur "La jument du roi".

Jean-Laurent Cochet : Oui. Cet extrait a été donné par Marina Cristalle, Axel Blind et Jean-Laurent Silvi, Les trois élèves - ils restent des élèves parce qu'ils travaillent avec moi - c'est la moindre des choses comme les danseurs étoiles continuent à travailler le matin à leur barre avec leurs maîtres, même si ce n'est pas si fréquent que ça. Tous trois sont mes assistants au cours et je leur ai suggéré un jour de travailler ensemble un extrait de cette pièce de Jean Canolle qui avait été écrite pour la compagnie Fabbri, donc une pièce avec énormément de personnages sur l'histoire d'Henri VIII et de Anne de Clèves, la seule femme qu'il n'ait pas occis, avec qui il a même gardé des relations fraternelles.

Monsieur Jean Canolle, qui est aujourd'hui un homme assez âgé, est un très bon auteur dramatique et avait écrit, dans un joli français, des pièces de qualité mais s'est surtout fait connaître par les triomphes qu'il avait eus en étant un des premiers à écrire des feuilletons à la télévision comme "Le temps des copains". Il a été ravi du projet et surtout de l'arrangement proposé car nous ne pouvions pas garder la structure initiale en tableaux avec des bals à la cour. Nous avons donc gardé les personnages centraux qui sont au nombre de 7, et, à mon avis, la pièce en est beaucoup plus forte ainsi. Ils ont d'abord travaillé la grande scène dite "des blasons" qui est devenue une scène classique. Le rôle de la reine avait été créé par Sophie Desmarets, qui s'était jointe à Fabbri, puis repris par Françoise Seigner dont ça a été un des très grands rôles et dans lequel elle était d'ailleurs sublime.

Je leur ai donc dit que maintenant qu'ils étaient en état et en qualité de se présenter comme Arnaud Denis l'a fait avec ses spectacles en créant sa compagnie. Il arrive un moment où on est en état de faire son métier et c'est chacun selon son tempérament. Ils ont retenu cette suggestion et m'ont demandé si je voulais faire la mise en scène. Je leur ai dit non parce que ce devait être un travail personnel et que si l'un d'entre vous vous dirige, en l'occurrence Jean-Laurent Silvi, il le fera selon les normes de ce qu'il a appris au sein de mes cours. Ils ont donc monté cet arrangement de la pièce de belle manière, en cernant très bien la situation et ce qu'il y avait de meilleur dans chaque personnage. Marina Cristalle joue donc le rôle central avec six garçons autour d'elle. Non seulement des élèves du cours mais aussi tous ces gens qui sont venus s'inscrire au cours du samedi et au cours du soir pas dans l'intention de faire ce métier mais pour continuer d'entendre des choses telles que je les dis au cours publics.

Tous ceux là ont également créé un groupe admirable avec de l'amitié qui circule entre eux et les plus jeunes et c'est parmi eux qu'on a trouvé les comédiens de 40 ans ou plus qui étaient nécessaires dans cette pièce pour des rôles qui ne pouvaient pas être joués par des jeunes. Ils ont tous fait un travail remarquable. C'est un extrait qui a donc été présenté le 8 décembre 2008 et, dès le lendemain, des castings demandaient un enregistrement en cassette pour le présenter à des professionnels. Ils ont également présenté la pièce un après midi au Vingtième Théâtre pour une représentation devant des professionnels et ils ont été engagés pour jouer la pièce cet été au Festival de Vendée, au Château de Terre-Neuve, dont j'avais amené la responsable. Au cours de ce festival, je ferai ma carte blanche (ma soirée d'histoires de théâtre), Fabrice Luchini, ancien élève célèbre, viendra faire deux soirs de suite son spectacle et les nouveaux élèves pas encore connus du public monteront sur scène avec "La jument du roi".

Donc, le 8 décembre 2008, ils l'ont joué et c'est merveilleux quand on s'aime, quand on se connaît, on s'aide. Et j'ai parmi mes amis une femme qui est habilleuse, et qui est mon habilleuse pour la tournée de "Aux deux colombes", qui a travaillé longtemps au Théâtre de Compiègne, sublime théâtre Napoléon III, que dirigeait Pierre Jourdan qui y montait des opéras. Il vient de mourir, hélas, mais son successeur a eu la grande gentillesse de leur prêter tous les costumes, ce qui est une économie non négligeable pour une jeune compagnie.

De plus, ce sont des costumes sublimes parce qu'il montait des opéras avec la spécialité de ne monter que des opéras français, ce qui est déjà original, de la toute fin du 18ème siècle et surtout du 19ème avec tous les auteurs comme Aubert, Meyerbeer, des pièces très riches, pour lesquelles il faut de très belles voix, qu'on ne joue quasiment plus jamais, et il avait monté un Henri VIII. Ce qui leur a permis de montrer leur travail avec quelques accessoires et surtout en costumes.

J'en suis ravi pour eux car c'est un baptême extraordinaire. Après, il faudra jouer ce spectacle plusieurs fois et commencera la tournée des théâtres et le travail de prospection. Comme de tous temps, mais, auparavant, on prospectait pour soi, à titre personnel et individuel, ce qui n'est plus possible aujourd'hui à moins d'être fait pour devenir une star comme Depardieu, ce que l'on voyait dès 16 ans et demi. Il faut présenter des projets d'ensemble. Tout ce travail qu'ils vont faire, et qu'a fait avant eux Arnaud Denis en quittant le cours, me donne un immense espoir pour leur travail en commun.

Ils présentent ce projet avec la Compagnie de la petite comédie créée par Jean-Laurent Silvi qui a monté "Monsieur de Pourceaugnac" qui s'est joué au Théâtre du Nord-Ouest ?

Jean-Laurent Cochet : Oui. Quand Jean-Laurent m'avait informé de ce projet, je le lui avais déconseillé car il s'agissait d'une entreprise hasardeuse. Il s'agit d'une comédie ballet, farce et méchante, dont on se demande quelles sont les parties écrites par Molière car c'est très curieux. Il s'est entêté - et il a bien fait - et a présenté ce projet. Jean-Luc Jeener qui présentait un cycle Molière au Théâtre du Nord-Ouest les a pris et ils ont joué 40-50 représentations dans ce lieu. C'est un spectacle plein de fraîcheur et c'est ce qui a de bien chez tous ces jeunes, quand ils ne se prennent pas au sérieux, quand ils ne réinventent pas le monde et Shakespeare comme s'ils l'avaient connu ; c'est cette spontanéité si bien que, s'il y a quelques réserves à faire, c'est dans la joie et la fête.

Vive l'an neuf !

Sont venues ensuite la période des fêtes et le Nouvel An. Quelles sont vos bonnes résolutions et vos projets pour 2009 ?

Jean-Laurent Cochet : D'abord de ne plus tomber car entre Noël et le jour de l'an j'ai dû chuter quatre fois (rires). Mais c'est bien parce que cela oblige à se surveiller un peu davantage et à voir ce qui reste du danseur qu'on n’a jamais été. Les résolutions : on continue. En Vendée, cela se passe de mieux en mieux chaque saison. Il y a là aussi un éclatement des consciences et ce ne serait pas à moi de le dire, mais comme disait Cocteau "Si ce n'est pas moi, qui ?", les gens viennent en permanence me remercier, et pas seulement les dames de 55 ans qui nous ont rejoint à Paris après avoir lâché leur travail pour commencer leur vie.

L'autre jour une petite jeune fille de 17 ans et demi, qui s'était présentée il y a 2 ans et que nous avions pris de justesse à l'audition pour les cours - elle était mignonne et ravissante mais elle ne savait rien - elle a tellement bien travaillé en deux ans qu'elle peut commencer à jouer sur scène demain. Et à la fin du dernier cours, elle m'a pris dans ses bras en me disant ! "Vous avez changé ma vie !". C'est très émouvant et formidable car un cours n'est pas pour voir si maintenant tu vas pouvoir faire du théâtre mais si tu en fais, n'oublies pas que c'est pour atteindre autre chose. C'est l'épanouissement de l'individu.

Et il y a beaucoup d'hommes, surtout plus âgés, les femmes sont moins téméraires car elles redoutent vers quoi cela peut les entraîner. Et des hommes qui ont socialement tous professionnellement pignon sur rue et qui me passent des scènes avec une humilité et une docilité incroyable car sur le plateau j'oublie leur origine et je leur dis : "Tu parles comme un cul !". Et ils sont ravis de retourner à l'école. La plupart sont intelligents, ne serait-ce parce qu'ils ont voulu faire ça, et ça donne des résultats formidables. Ainsi un d'entre eux m'a passé Arnolphe et je ne pensais pas trouver un tel Arnolphe dans mon cours. Cela les enrichit et les épanouit car ils parlent d'eux en oubliant la brochure. Il faut faire son texte avec ses mots, ce que faisaient naturellement les comédiens auparavant jusqu'à une époque où j'avais une vingtaine d'années. Ensuite ça s'est dégradé et il est temps qu'on y revint.

C'est le secret. On lit la pièce et on ne pense pas à la jouer avec les mots de l'auteur car ce serait chercher à la jouer bien. C'est le grand secret de l'interprète : on fait ses mots et ce n'est pas de l'improvisation idiote où on fait semblant de porter une grosse valise alors qu'elle est vide car ce n'est pas ça qui leur fera jouer Phèdre quand il faudra en arriver au verbe. Mais l'improvisation partant de la respiration. Quand on dit à quelqu'un "Faites votre texte", rien que la surprise et l'inattendu leur fait prendre conscience de la zone respiratoire où ils se mettent à essayer de penser. Immédiatement, ils comprennent respiration et pensée, les mots leur viennent et quand il s'agit de mots un peu trop modernes on rectifie.

Nous l'avions fait avec des enfants de 6-7-8 ans quand le Ministère de la jeunesse et des sports nous l'avait demandé et, en un après midi, après leur institutrice qui leur fait ânonner "Le corbeau et le renard" sans qu'ils comprennent ce qu'ils racontent, on leur a demandé de faire leur texte avec leurs mots et, immédiatement, ils ne peuvent que parler juste parce que notre enseignement suit des lois naturelles. Ils découvrent immédiatement la note unique que d'autres mettent 60 ans à ne pas comprendre. Avec les derniers élèves arrivés en septembre 2008 à mon cours, doués de qualités et, n'ayant pas travaillé ailleurs, il n'y a pas à les décrasser, je n'ai jamais vu un tel progrès en 3-4 mois, ce qu'auparavant des gens auraient fait en 3 ans d'études. Immédiatement c'est un révélateur pour eux qui entretient les esprits et les échanges entre eux.

Mes projets, c'est de continuer à travailler sur ces bases et, comme j'ai de nombreux projets pour les mois qui viennent avec mes Cartes Blanches, de lier le plus souvent possible avec des master classes. C'est le cas à Verrières le Buisson et bientôt à l'Automobile Club de France. Cela passionne les gens et les fascine car c'est aussi un spectacle que de voir travailler les jeunes et les voir au bout d'une heure jouer la comédie autrement, en répondant tout de suite à mes attentes.

Un de mes projets, dont je vous ai déjà parlé, est de jouer avec la Compagnie "Les compagnons de la Chimère" de Arnaud Denis, qui a eu une idée, qui m'aurait peut être fait rire dans d'autres circonstances, mais avec lui je suis prêt à tout et j'avais vraiment envie d'être dirigé par lui.

Nous avons eu plusieurs projets ensemble qui n'ont pas abouti : une pièce sur Goering entre autres. Il a eu une idée qui me plait de plus en plus et à laquelle je me prépare chaque jour : c'est de jouer le rôle de Philaminte dans "Les femmes savantes". C'est un rôle de femme mais cela se faisait beaucoup au 17ème siècle qu'un homme joue un rôle féminin comme par exemple Madame Pernelle dans "Tartuffe". Philaminte avait été créée par un comédien pas très connu de la compagnie Molière qui s'appelait Monsieur Hubert. Le spectacle va être créé en festival cet été d'abord au Festival d'Anjou puis à Paris, au Théâtre 14 chez Emmanuel Dechartre. Il débutera la saison 2009-2010 en septembre-octobre.

Et puis un de mes autres projets, qui m'excite beaucoup et il faut bien un an pour le mettre sur pied, c'est le spectacle de fin de saison pour les élèves de Vendée. C'est très difficile à organiser mais j'ai choisi de tous les présenter, ils sont une trentaine, uniquement à travers le répertoire de Jean Anouilh. D'abord parce que c'est notre dernier très grand vrai auteur en France. Ensuite parce qu'il y a tous les rôles et tous les emplois dans son théâtre, et uniquement de bonnes scènes que l'on peut extraire de leur contexte tout en gardant leur efficacité. C'est donc un énorme puzzle à mettre sur pieds et je profite de nos trajets ferroviaires pour le mettre au point.

Le spectacle "Quand La Fontaine nous est conté"

Parlons un peu de la soirée La Fontaine sous le titre "Quand la Fontaine nous est conté" qui s'est déroulée le 21 janvier 2009 au Musée Gustave Moreau et du choix des fables qui ont été présentées au public.

Jean-Laurent Cochet : Mon spectacle La Fontaine - je l'ai monté quand j'étais à Hébertot, il y a près de 20 ans - durait une heure et demie. Les fables s'enchaînent en se répondant, pas toujours de manière aussi évidente et banale que l'exemple que je vais vous donner. Ainsi sur une fable qui se termine par "le loup l'emporte et puis le mange sans autre forme de procès" (ndlr : "Le loup et l'agneau") on enchaîne sur "les loups mangent gloutonnement" (ndlr : "Le loup et la cigogne"). C'est une immense fresque dialoguée qui permet d'avoir plusieurs emplois et qui est également difficile à concevoir mais, ce dont je me suis aperçu au gré du temps, c'est que cela pouvait faire plusieurs spectacles différents. Ainsi pour cette soirée, la durée du spectacle ne devait pas excéder 45 minutes et donc j'ai fais un tri en resserrant le spectacle et en prenant moins de comédiens. Ce spectacle se tenait très bien. Marina Cristalle était là aussi la femme unique. Nous étions 5 comédiens autour d’elle : Axel Blind, Pierre Delavène, Olivier Leymarie, William Beaudenon et moi.

Donc c'est un spectacle qui est toujours disponible. Un peu comme quand le Musée de la Poste nous a demandé des correspondances, Pierre avait eu l'idée de jouer "La correspondance de Paul Roulier-Davenel" de Guitry, texte que monsieur de Fallois - merveilleux éditeur - a voulu rééditer après avoir vu le spectacle que nous avons joué au Théâtre Tristan Bernard. Le livre vient de sortir - j'y ai apporté un avant propos - et c'est déjà un énorme succès de librairie. Et même pour ceux qui ont vu le spectacle, car nous n'avions pas tout mis dans le spectacle.

Ce sont des spectacles à tiroir toujours disponibles si on nous les demande comme "La Reine morte" et c'est le travail itinérant de la compagnie. Et nous avons su que chaque année, il y avait un spectacle au Musée Gustave Moreau, qui est un lieu magique, et nous avons rencontré les directrices qui étaient folles de bonheur à cette idée. Et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans un lieu étonnant, peu propice au départ à un spectacle, car il faut faire le spectacle au pied du merveilleux escalier en colimaçon très étroit qui mène au deuxième atelier du peintre. Il fallait arriver par le haut et se tenir sur les marches, ce qui n'est pas très aisé, et c'est drôle ce n'est pas ce jour là que je suis tombé ! Il y avait le génie de La Fontaine, le talent des interprètes, l'insolite et la beauté du lieu et, devant 100 personnes qui savaient pourquoi elles étaient là, nous avons donné ce spectacle qui a enthousiasmé le public qui nous a dit : "Trois quarts d'heure de cette qualité on peut la chercher toute l'année sur aucune scène parisienne". Cela les rafraîchit et leur fait plaisir.

De plus c'est un spectacle mais qui se déroule dans un lieu qui n'est pas un théâtre et qui rappelle les soirées littéraires dans les salons proustiens.

Jean-Laurent Cochet : C'est exactement ça. Quand Madame Sellières, qui est une amie à moi, est venue nous voir, elle m'a dit qu'on se retrouvait à la belle époque des salons dont les gens disaient que c'était des snobs. Mais c'était Proust, Anna de Noailles qui savaient pourquoi ils faisaient ensemble des choses de qualité. Les gens adorent ça, et de plus, nous sommes abordables en ne demandant que la quote part pour être heureux ensemble. Cela m'enchante parce que c'est ainsi que je peux prolonger une vie et une carrière. C'est un épilogue qui durera ce qu'il durera et qui est jubilant. Et si entre-temps, on peut monter un Guitry…

J'ai également ce projet de rejouer le Guitry que j'avais créé, pour ainsi dire puisqu'il n'avait jamais été repris depuis que Guitry l'avait joué avec Fernandel. Il s'agit de "Tu m'as sauvé la vie" que j'envisage de jouer avec Jean-Pierre Castaldi . Et peut-être compte tenu du succès en librairie de la correspondance on pourra reprendre notre spectacle "Correspondance inattendue". Pour cela il y a un organisateur, c'est Dieu ; sur terre, c'est Pierre Delavène et son équipe.

Souhaitez-vous que Pierre Delavène prospecte d'autres lieux pour réitérer ces spectacles hors les murs d'un théâtre ?

Jean-Laurent Cochet : Oui et il n'arrête pas de le faire d'autant qu'il est très sollicité. Ainsi je vais faire ma carte blanche dans une grande loge de la franc maçonnerie, ce qui me flatte et me fait plaisir. Maintenant le travail se transforme en amitiés et en relations. Je dois dire également que nous avons été sollicités par le Théâtre de la Madeleine, un théâtre dans lequel j'ai tant de souvenirs, par Frédéric Franck qui avait envisagé de monter un Guitry parce que ce théâtre avait été un des théâtres de Guitry. C'est un théâtre privé où il faut vraiment un grand nom et ce projet avait également été envisagé pour Fabrice Luchini. Et puis cela n'a pu se concrétiser car Fabrice à des projets jusqu'en 2011 et, en définitive, je ne sais pas s'il a envie de jouer ce répertoire maintenant qu'il est tellement bien seul sur scène. Et les autres pièces qu'il aurait éventuellement envie de jouer seraient sans doute d'une autre ambition.

Nous n'avons pas trouvé non plus la pièce adéquate car il n'est plus assez jeune pour jouer "L'illusionniste" et pas assez vieux monsieur pour jouer les rôles que jouait Lucien Guitry. Mais nous avons frôlé un moment heureux. Parfois on les frôle et puis ils entrent dans le parcours. Cela me rappelle quand j'avais failli monter "La folle de Chaillot" sur laquelle j'avais beaucoup travaillé et à laquelle j'ai renoncé quand on m'a annoncé qu'untel devait la jouer. N'en demeure pas moins que j'avais travaillé sur le papier et que ce n'est qu'un projet qui n'a pas abouti. Mais nous nous retrouverons avec Fabrice. Surtout que nous le souhaitons tellement, si ce n'est qu'il ne faut pas attendre 120 ans.

Pensez-vous que le fait qu'il joue beaucoup en solo désormais le détourne du théâtre?

Jean-Laurent Cochet : Il y est tellement plus heureux; Il joue seul, sans mauvais partenaire. Parce qu'on ne peut pas avoir une distribution entière qui ne soit faite que de bons comédiens, malheureusement. C'est un peu comme moi quand je fais mes lectures à une voix. La distribution est homogène puisque je joue tout seul ! Et puis il est tellement nombreux.

Ce n'est pas le monsieur qui fait un one man show. Il va tellement loin dans son invention et dans son imagination. Je l'entendais l'autre jour - il a un peu le même génie que Laurent Gerra - il passe de Barthes à Molière, de Céline à des histoires personnelles, ses tournages, sa rencontre avec Barthes ou les classes où Vitez déforme Molière. C'est irrésistible ! C'est un événement un spectacle de Luchini, ce n'est pas qu'une performance.

Alors il ne peut pas être plus heureux ! Moi en ce moment je suis follement heureux de jouer une pièce avec quatre comédiennes qui sont exactement celles que j'avais voulu, qui sont des femmes humainement remarquables et qui jouent leur rôle à la perfection (ndlr : "Aux deux colombes" de Sacha Guitry en tournée). On ne peut pas être plus heureux car c'est presque un miracle.

Feydeau, Labiche et Courteline

Au cours de nos entretiens nous avons souvent parlé des auteurs que vous aimiez et, lors de la dernière Master Classe, vous avez établi un parallèle entre Feydeau, Labiche et Courteline.

Jean-Laurent Cochet : Leur similitude réside dans leur efficacité. Cela étant, tout de suite un petit bémol comme on dit maintenant, même si on ne sait plus ce que cela veut dire, c'est que l'efficacité n'est pas la même. Et elle ne devient plus tout à fait aussi réelle à cause de l'évolution de l'éducation depuis un siècle, et pas seulement de l'éducation parentale, mais aussi de l'éducation nationale. C'est Pierre Gaxotte qui disait que l'éducation nationale ce n'est plus rien : quand ça s'appelait l'instruction publique ça a avait un sens ; l'éducation nationale n'existe pas. C'est aujourd'hui très difficile d'être efficace avec Courteline car on s'adresse à des gens très cultivés, c'est-à-dire qu'il met en scène des bidasses ou des couples qui vivent dans le rance avec des housses marron chez eux. Tout ça est fait d'aigreur alors que Courteline était un homme d'une générosité, d'une bonté, d'une tendresse extraordinaires, et un observateur par le petit bout de la lorgnette qui captait l'ennui chez les petits bourgeois, chez les fonctionnaires.

Il a presque toujours évoqué la demoiselle de la poste qui est toujours la demoiselle de la poste; il y en a qui sont mieux que d'autres mais seulement, ce qui est très difficile est que les situations au départ nous font dire : "Ah on va s'amuser". Et puis comme c'est très acariâtre, très sarcastique et en plus, et c'est là dedans que résidait son comique - l'éducation jouait son rôle, et j'ai encore connu l'époque où on pouvait rire par intelligence - c'est que c'était écrit comme du Bossuet. Là où les autres peuvent écrire par interjections (ndlr : suit une série d'onomatopées), comme il y en a dans Feydeau, lui prête son humour à des personnages qui n'ont pas toujours d'esprit et qui parlent comme Bossuet. C'est donc très difficile à jouer et il faut d'abord oublier justement que ce peut être comique et il faut faire confiance aux gens car c'est presque musical.

Pour la différence, il faut rappeler que Feydeau était à peine né quand Labiche est mort et qu'on a appelé vaudeville les pièces de Feydeau par déformation du vaudeville au sens du 19ème siècle qui était une comédie à couplets et qui n'était pas un genre, ni un style. Il y avait un théâtre du vaudeville et on y jouait des pièces depuis celles de Monsieur Duvert du début du 19ème puis Lambert Thiboust. Dans la comédie-vaudeville le texte est beaucoup plus important que les couplets qui viennent de temps en temps la ponctuer. Ainsi dès que j'ai pu monter des Labiche à la Comédie française, il y avait de petits couplets et, ensuite, j'en ai ajouté beaucoup pour en faire de vraies comédies musicales comme "La station Champbaudet" ou "Doit-on le dire ?" et d'autres. Il y a le livret puis les musiques.

La particularité, contrairement à certaines opérettes françaises dans lesquelles, quand elles n'étaient plus de très bon goût, on arrêtait la pièce et on chantait des petits airs qui n'ont rien à voir, dans les pièces de Labiche on enchaîne le dialogue en chantant comme dans les comédies musicales américaines. Il n'y a donc pas de rupture du dialogue. Labiche passe des mots aux notes et c'est un style jouissif pour un comédien. Labiche, toute la vie de Musset 1810-1857 tient à l'intérieur de la vie de Labiche, est donc un auteur typiquement romantique typiquement 19ème et il y a dans certaines de ses pièces des scènes entre des jeunes premiers et des jeunes premières qui sont tout à fait dignes de Musset et qui sont des pièces de mélancolie, d'amour.

Entre Feydeau et Labiche il n'y a aucune conformité d'écriture : c'est un style complètement différent. Pour faire rire avec Labiche, il faut là aussi de l’esprit. En France, il n'y a pas d'humour, le pays de l'humour à froid, de l'humour pincé, c'est l'Angleterre. En France, il y a en revanche ce que peut d'autres n'ont pas, c'est de l'esprit. Il y a de l'esprit titi, celui des gavroches, jusqu'à l'esprit paillard, et non vulgaire, et l'esprit français et, à l'intérieur, l'esprit parisien. Cet esprit, c'est celui de Labiche comme il y a l'humour de Sheridan ou d'Oscar Wilde. L'esprit ça commence avec Beaumarchais, et puis avec Labiche. Avec son style d'écriture romantique il est le premier spirituel. Musset n'est pas spirituel : il a du charme, de la délicatesse, il est souriant mais le grand homme d'esprit c'est Labiche.

On a beaucoup dit que le 18ème était le siècle des Lumières mais, à part Marivaux et Beaumarchais et quelques écrits de certains philosophes, c'est plutôt le siècle de l'obscurantisme et ce sont eux qui ont amené la révolution, les clubs, tous les sentiments bas et revanchards. Le 18ème était un abîme après le 17ème siècle, et les romantiques venant après n'ont pas beaucoup remonté la pente. Donc leurs progrès sont restés un peu à ras de terre.

Ensuite, il y a eu le moment sublime, peut-être à cause des guerres, de la fin des années 70 jusqu'aux années 30 et, uniquement en France, ce qui n'a existé dans aucun autre pays. Il n'y a jamais eu autant de sublime artistique dans tous les arts, dont 30 parmi les plus grands écrivains de toute l'histoire de France dont Giraudoux, Claudel, Cocteau, Gide, Valéry, pareil chez les peintres avec les impressionnistes, ce qui a fait dire que le 19ème siècle allait jusqu'en 1914.

Quand il écrit ces répliques entre deux personnages dont un a dessiné un carré : "Oh il est bien fait ce carré", déjà moi je hurle. Le comble de la connerie bourgeoise. Et l'autre répond "Oh j'ai pris une règle". Si on n'a pas fréquenté, vu, comme ce fut mon cas, les acteurs qui avaient joué ce théâtre-là, on ne peut plus même sourire, on n'entend même plus. C'est un rire poétique et, en même temps, il y a le mouvement et la grâce. C'est toute l'époque des grands ballets romantiques. Cela doit se jouer avec du doigté et Yvonne Gaudeau a été une des dernières à bien jouer Labiche.

Feydeau, c'est le ravageur, c'est la méchanceté galopante, ce n'est même pas le sarcasme mais la destruction, comme il se détruisait lui-même. Même mal joué quand on voulait prouver qu'on ne ferait pas rire, c'est irrésistible, à moins d'être malade, parce que c'est un maelström où tout est mêlé, le mélange des genres, des gens intelligents perdus dans des courses et des sarabandes au milieu des cons. C'est Max Sennett, tous les comiques américains et tout une partie des anglais quand ils jouent des personnages caricaturaux. Toute la construction est dans la folie, c'est le délire alors que Labiche est le bon sens vu par le petit œil de cochonnet.

C'est exquisément bête parce qu'il a de la tendresse pour ses personnages. Alors que Feydeau les déteste et tous ses personnages sont fous, et surtout les femmes, et il prenait exemple sur la sienne. Tout n'est que différence mais pas seulement à cause du style de l'écriture. Bossuet pour Courteline, Musset pour Labiche et Buster Keaton pour Feydeau car on se demande même comment il a pu lettre des mots sur ce comique de gestes et de poursuites. Seulement, malgré tout, on peut obtenir, avec des comédiens moyens qui n'ont pas tout à fait le style et la métrique de Feydeau, que le texte nous parvienne.

J'ai eu la chance de connaître ceux qui avaient joué Feydeau de son temps, et ils étaient déjà âgés, mais c'était divin et une femme comme Hélène Perdrière. Je vais vous donner un exemple qui je pense éclairera certains spectateurs sur ce qu'est ce métier au-delà de tout ce qu'on en dit. Dans les pièces de Feydeau, en marge de tous ses textes, il y avait toujours une portée musicale qui donnait la ponctuation pour que les mots portent. Et c'est "incontournable" - mot hérétique - car il n'y pas d'autre moyen d'infléchir le mot.

C'est dans "Le fil à la patte" où une femme arrive dans un salon pour y chanter, accompagnée de sa sœur mal aimée, jalouse, venimeuse qui n'a jamais rien réussi. On les reçoit toutes les deux et la chanteuse entre dans une pièce préparée à son attention où elle aperçoit un grand dais et un fauteuil. Comme elle croit que c'est pour elle, elle dit : "Oh un trône !". La personne qui la reçoit la détrompe en lui disant que c'était le dais de son lit et qu'elle y a mis un fauteuil. Et la sœur dit en aparté : "C'est bien fait ce n'est pas un trône !" Ca a fait hurler de rire quand Jacques Charon a monté la pièce et, le soir de la générale, les gens ont applaudi Denise Gence ; c'était le plus gros effet de la pièce. A partir de la seconde, il n'y a plus eu un rire parce que le soir de la générale il y avait tout le gratin intellectuel et qu'ensuite même un public intelligent et gentil n'a pas le temps d'entendre. Ce n'est plus suffisamment drôle et cependant, ce sont des effets à la Feydeau. Ses textes sont écrits presque avec des points de suspension. Il y a donc des gens qui peuvent jouer joliment Labiche mais pas Feydeau.

Les moyens de Labiche sont plus légers. Qui joue bien Feydeau doit pouvoir jouer Labiche mais pas forcément l'inverse. Il faut de la violence, de la véhémence pour Feydeau qui est plus massacrant. Dans un dialogue entre deux amies qui est simplement : "Mon premier amant a été un danois" et la réponse "Un chien ?", une personne moyenne dit un chien à la forme interrogative mais Hélène Perdrière aurait dit un chien avec un sous-entendu de curiosité intéressée qui en disait long. Donc deux notes différentes dans la partition et, tout d'un coup, tout le caractère de la femme est dessiné uniquement parce qu'elle a pensé à l'inflexion. Voilà la technique sensible qui fait l'interprétation : la note, l'inflexion, l'interprétation. Voilà pour nos trois vaudevillistes.

 

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Crédits photos : Thomy Keat (Plus de photos sur Taste of Indie)


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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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