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Interview  (Paris)  10 février 2009

De passage à Paris, Dan Boeckner et Alexei Perry des Handsome Furs ont très gentiment répondu à nos questions dans les locaux de PIAS.

Etes-vous contents d’être à Paris ?

Alexei : Oui.

Dan : Absolument.

Alexei : Le voyage pour arriver ici a été compliqué mais on est enfin arrivé !

Dan : Nous sommes déjà venus quelques fois, notamment à La Flèche d’or.

Pour décrire votre musique, diriez-vous qu’elle ressemble à un vaste paysage en cinémascope ou à un millier de minuscules photos comme des aimants sur un frigo ?

Dan : Peut-être un millier de mini photos...

Alexei : Moi aussi. De petites images montrant de grands paysages.

Dan : Des photos très basse résolution de très, très grands paysages.

Qu’est-ce qu’on verrait sur ces images ?

Alexei : Des décors urbains, le transibérien...

Dan : Tous les endroits où nous sommes passés.

Vous avez fait et allez faire un très grand nombre de concerts. Y a-t-il une ville ou un lieu qui vous a marqué ?

Ensemble : Belgrade.

Dan : C’était très surprenant. On ne savait pas à quoi s’attendre et ces dix dernières années, mon pays avait décidé que c’était une bonne idée de bombarder ce lieu. Se retrouver là et voir toute la culture se reconstruire. Les gens sont affamés de cinéma, d’expositions... Leur écoute est généreuse et pour nous, c’est définitivement plus fort de jouer là-bas qu’aux Etats Unis.

Quelle ville êtes-vous impatients de visiter ?

Dan : Bucarest.

Alexei : Beyrouth. Et le monde entier.

Sur votre page Myspace, il est écrit : "Handsome Furs n’est pas un groupe avec un message et ils ne sont pas politisés, mais Handsome Furs est un groupe avec un message et ils sont politiques".

Dan : Un ami à nous a écrit ce texte... Sans doute parce que beaucoup de chansons ont un aspect ou une conscience politique.

Alexei : Nous ne sommes pas politisés mais comme tout le monde, nous faisons des commentaires sur les choix politiques.

Dan : Mais on ne dit pas "Bush c’est mal", "Ne mangez pas de viande"... Avec nos déplacements en tournée, nous rencontrons et discutons avec beaucoup de personnes différentes et finalement, nos chansons et compositions parlent de ces situations et de ces faits, de manière journalistique.

Toujours sur votre Myspace, une phrase dit : "les guitares dressent le portrait de la condition humaine au pied du 21ème siècle". Selon vous, quelle est cette condition humaine, ce mode de vie ?

Dan : Etre un être humain au 21ème siècle, c’est... déjà, cela dépend où vous vivez ! Mais les gens, la plupart des gens vivent leur vie au travers des médias. Aujourd’hui, on s’auto-divertit et on alimente le divertissement des autres ; on partage. Les gens vont voir des concerts de rock, les filment et après les postent sur Internet. Le son et l’image sont affreux mais c’est un témoignage pour dire "j’y étais". Mais il n’y a pas de contexte émotionnel, ni de contact humain, c’est juste un contenu, un flux. C’est ce que devient l’humain : vous pouvez avoir ce que vous voulez, quand vous voulez...

Alexei : Sans être vraiment présent.

Pensez-vous que les nouvelles technologies sont une nouvelle fenêtre sur un nouveau monde, une nouvelle ère ou bien pensez-vous qu’elles cristallisent le pire et le meilleur de l’homme en même temps ?

Alexei : Cela dépend de ce que vous faites avec ces outils.

Dan : Internet a été le développement technologique le plus énorme dans les 25 dernières années au moins, avec des conséquences psychologiques sur l’évolution de l’homme. On dit des choses en les écrivant, en postant des commentaires que l’on n’aurait jamais dit de vive voix aux autres et là, je parle seulement pour le milieu musical.

Cette nouvelle liberté d’expression est une bonne chose pour vous ?

Dan : Dans ce cas précis, je ne pense pas. Ce qui est plus encourageant, comme nous l’avons découvert en Pologne, en Serbie, les gens utilisent les réseaux sociaux pour organiser des événements, des concerts, des expositions. Ils l’utilisent pour gagner du temps et pour réunir le public.

Pourquoi avoir choisi la musique électronique et pas un créneau plus populaire, plus aisé pour faire passer des messages ?

Alexei : Notre message est peut-être différent...

Dan : Et aussi, nous ne voulons personne d’autre dans le groupe !

Alexei : C’est assez égoïste, oui. Nous utilisons l’outil dont nous parlons. Le commentaire sur la technologie est donc contenu dans la création elle-même de notre musique.

Votre musique est à la fois une réaction et un symptôme du contexte moderne ?

Dan : Je pense que c’est davantage une réaction.

Alexei : Je crois que vous devez vivre en réaction au monde si vous n’êtes pas entièrement satisfait de cet environnement dans lequel vous vivez. La musique n’est pas une échappatoire, c’est une réaction.

Si vous aviez fait de la musique dans les années 80, quel genre musical auriez-vous choisi ?

Dan : J’aurais fait partie d’un groupe hardcore... Mais ils avaient déjà des boîtes à rythme dans les années 80.

Si vous n’aviez pas été musiciens, vous auriez peut-être été journalistes ?

Ensemble : Oui, absolument.

Dan : Je ne sais pas ce que je ferais si je n’étais pas musicien. Depuis que j’ai 12 ans, c’est la seule chose qui me fait avancer. Mais je voulais être journaliste quand j’étais jeune.

Alexei : Moi je veux toujours... Tout ce que j’ai toujours voulu faire dans ma vie, c’est écrire et voyager.

Est-ce que vous êtes satisfaits des questions que vous posent les journalistes alors ?

Alexei : La plupart du temps non (rires).

Répondez ce que vous voulez, on le coupera ensuite.

Dan : Cette interview là est très bien, je vous rassure...

Y a-t-il une question ou un thème qu’aucun journaliste n’aborde avec vou, et sur lequel vous aimeriez pourtant être interrogés ?

Alexei : Les choses se sont améliorées pour nous, sont devenues plus faciles parce que les gens se sentent plus libres d’aborder des sujets plus politiques parce que nous avons préalablement répondu à certaines questions.

Il est plus intéressant de parler de grands sujets et de refaire le monde que de notre relation personnelle de mari et femme. Sinon, on ne me parle jamais de littérature...

Alors quel est le dernier livre que vous avez lu ?

Alexei : The Slynx.

Dan : Oh, oui, de Tatyana Tolstoy !

Alexei : Et The Balkans de Mischa Glenny.

 

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La chronique de l'album Face Control de Handsome Furs
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En savoir plus :
Le Myspace de Handsome Furs

Crédits photos : Laurent Hini (Toute la série sur Taste of Indie)


Mathieu Beurois         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
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Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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