Neal Casal sort un nouvel album Roots and Wings qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Enraciné dans la tradition folk, le partenaire de route de Ryan Adams et des Cardinals se lance dans un projet personnel qui sonne comme un retour aux sources. Il faut croire qu’il n’y tenait pas tant que ça aux arrangements électro du précédent No Wish To reminisce. Disque de guitariste, il explore toutes les facettes du genre, avec une ampleur, une force de dilatation qui renverse les murs.
Il suffit de s’attarder sur les morceaux : "The losing end again", "Back to haunt you", "Signals fading", "Traveling lighter", "Tomorrow’s sky", "Here by the sea", "So far astray", "The Cold and the Darkness", "A year and a day", "Cold Waves", "Turn for the Worse", "Superhighway", "Keep the peace", "Don’t mind the black clouds", "Pray me home", "Chasing her ghost". Voyages et longues routes des Etats-Unis, questionnement du but avec cette conscience d’une traversée temporaire. Relation étroite et intime avec la Nature qui dicte le destin des hommes. Les tourments intérieurs soignés dans la musique, dont les contrastes chantent la solitude et l’espoir.
A tout prendre, gonflée d’optimisme, soutenue par des musiciens qu’on devine enthousiastes, elle est un baume, une espèce d’incantation faite pour les grands espaces. L’artiste est accompagné par un grand ensemble de musiciens, de choristes : cordes, percussions, orgue, guitares qui apporte profondeur et richesse harmoniques. On retrouve cette fois encore Dan Fadel aux percussions et Jeff Hill à la basse avec lesquels il a formé Hazy Malaze.
Neal Casal produit cette année un de ses disques les plus aboutis : somptueux et généreux, il ravira à la fois les fans de Ben Harper et de Neil Young. La musique folk se fait de plus en plus contemporaine, en concordance avec l’esprit du temps avec ses aspirations à s’en tenir à l’essentiel : les joies et les peines d’une vie qui ne semble pas nous appartenir.
Serait-ce un nouveau souffle qui viendrait des States, y aurait-il une régénérescence progressive dans ce grand pays, une fierté retrouvée de son histoire à travers la musique ?
Cowboy aussi bien qu’indien, noir que blanc, comme la naissance d’une nouvelle innocence. Peut-être que le changement politique y est pour quelque chose… |