En retard au rendez-vous et au final, en retard pour son showcase, l’interview de Loney Dear aura eu lieu dans une brasserie bruyante, par courtes séquences. Des bribes de phrases entrecoupées d’un brouillard sonore très parisien, dans lequel évoluait tranquilement le compositeur.
Vos influences sont variées. Comment définiriez-vous votre musique ?
Je définis ma musique comme forte, émotive, érotique et ambitieuse.
Pourquoi ambitieuse ?
Parce qu’elle veut vous dire quelque chose.
Loney Dear est officiellement né en 2003. En conséquence, vous avez 6 ans. Etes-vous toujours un enfant ?
Je pense que c’est faux car en réalité, mon premier mini concert a eu lieu la nuit du nouvel an 1999.
Presque 10 ans alors. Vous êtes toujours un enfant ?
Musicalement oui. Mais avec une vraie conscience.
Déjà 5 albums, incluant le tout dernier Dear John. Quoi de neuf ou de différent ?
Je dirais qu’il est un peu plus profond, plus sombre, un peu plus que sais-je... développé. Les paroles sont plus riches.
Est-ce que ce cinquième disque est l’achèvement d’un projet ?
Je ne pense pas m’arrêter ici mais je le conçois comme un accomplissement, oui.
En 2003, quand vous avez composé River Fontana, quel était l’objectif du projet ?
Le but était le même qu’aujourd’hui, je tentais déjà d’atteindre la même finalité. Depuis, j’ai développé ma personnalité et ma manière de faire, c’est tout.
Etes-vous satisfait aujourd’hui du chemin parcouru ?
Oui, je suis très satisfait.
Alors c’est un peu la fin du voyage ?
C’est plus un arrêt lors d’un voyage, une étape. Mais il reste beaucoup à faire.
Quel sera le prochain trajet ?
C’est peut-être un peu trop tôt pour en parler, mais je pense que ce sera plus acoustique. Je vais faire le point, voir ce qui me fatigue et donc ce qui m’intéresse, plus dans la violence, dans la noirceur.
Froggy vous avait interviewé en 2007 : vous nous aviez confié être anxieux de perdre votre liberté en passant sous la coupe d’un label. Finalement, êtes-vous resté libre ?
Je me sens mieux maintenant. J’ai fait mon album avec mon label et j’ai eu le temps que je voulais et même s’il y a un peu de pression, c’est bien.
En 2007, toujours lors de notre précédente rencontre, nous vous avions demandé 3 mots pour définir votre musique. Quels seraient vos trois mots aujourd’hui pour définir votre nouvel album ?
Chaleureux, sombre, réconfortant.
Prochain concert demain à Londres. Comment l’appréhendez-vous ?
Je préfère Paris à Londres mais demain à Londres, ce sera un plus grand concert.
Vous préférez les grandes scènes ?
Le plus important pour moi, c’est la densité du public et sa proximité avec la scène. Par exemple, la Boule Noire pour moi, c’est très bien. Même si un peu plus grand, c’est bien aussi...
Vous avez une tournée gigantesque. Quelles sont les villes où vous attendez d’atterrir avec impatience ?
Paris, Amsterdam, Stockholm.
Vous avez eu le temps de visiter Paris ?
Je ne vais pas vous dire que j’aime Montmartre et tout ça, mais c’est très agréable de faire des interviews partout et de voir ces lieux très différents.
Quel est le dernier film que vous ayez vu au cinéma ?
Mammouth, je l’ai vu samedi. There will be blood est génial. |