Comédie dramatique d'après le roman de Nancy Huston, mise en scène de Anaïs Coq, avec Ana Torralbo et Lucie Mandon.
Deux sœurs, Angela et Marina, ont grandies avec l’ombre sur leurs vies d’une mère danseuse partie un matin. L’une l’a rejetée, l’autre a recréé leurs rapports dans un spectacle théâtral. Séparées depuis ce temps, leurs retrouvailles, sur lesquelles pèsent les non-dits de toutes ces années, vont être l’occasion de s’ouvrir l’une à l’autre.
Adapté avec l’aide de Valérie Grail par Nancy Huston, d’après son roman "La virevolte", "Angela et Marina" est une histoire de famille en miettes et de sœurs éparpillées. Dans un affrontement éprouvant, tour à tour s’opposant ou réglant leurs comptes, les deux sœurs feront ressurgir des souvenirs communs enfouis dont l’évocation finira par les rendre solidaires et leur permettra, unies, de marcher enfin vers l’avenir.
Quelle belle surprise que ce spectacle de la Compagnie Lula dit. Deux comédiennes qui collent magnifiquement aux personnages de Nancy Huston : Lucie Mandon dans le rôle d’Angela, vive et facétieuse, malgré des fêlures qu’on découvre au fil de la pièce. Et pour le rôle de Marina, la révélation d’une comédienne inouïe de sensibilité et de présence : Ana Torralbo, qui donne à cette maniaque des chiffres, véritable écorchée-vive en révolte, une vraie crédibilité et une douleur perceptible à tous les instants. Sa composition passant du comique à l’émotion est tout simplement bouleversante.
Porté par ces deux comédiennes qui se complètent à merveille et la mise en scène précise et limpide d’Anaïs Coq qui fait mouche à chaque scène, le texte est on ne peut mieux servi et nous touche infiniment.
Pièce qui aborde en filigrane les thèmes de la création artistique et de la création tout court, "Angela et Marina" est un beau spectacle émouvant et prenant d’un bout à l’autre.