Après la sortie de Next Year in Zion, dixième album studio d'Herman Düne, les franco-suédois se sont lancés dans une courte tournée française.
Occasion rêvée pour vérifier que le groupe composé par la fratrie David-Ivar Herman Düne et Néman Herman Düne continuait son petit bonhomme de chemin scénique.
Déjà vu au Printemps de Bourges en 2007 dans un cadre acoustique parfait, puis quelques mois plus tard, dans l'environnement plus convivial de Nevers à Vif, cette troisième fois était l'occasion parfaite pour découvrir les évolutions musicales instituées depuis Giant.
L'ouverture de la scène est assurée par un Dick Turner de gala. Serré dans une chemise affriolante noire (un cadeau de sa sœur pour jouer sur scène) et une veste bordeaux désuète, le grand bonhomme à l'accent anglophone prononcé se trouve seul devant la salle.
Équipé d'un lecteur CD (qu'il n'hésite pas à présenter comme l'autre membre important de son groupe), petit objet diffusant l'ambiance musicale et de son trombone, qu'il n'utilise qu'en cas d'ultime pointillé sur certains titres, l'artiste (doué aussi pour la peinture) s'amuse à raconter des histoires en chanson, se définissant lui-même comme cabaret expérimental.
Son humour et son côté gauche apporte une touche de spontanéité qui pousse la salle à se plonger dans des histoires inspirées par sa grand-mère, l'effet papillon ou encore un reportage sur le sexe dans les universités américaines.
Dans la plus pure tradition de l'artiste solitaire et inspiré, Dick n'oubliera pas de remercier Herman Düne dont il s'agissait de la dernière date ensemble.
C'est David-Ivar Herman Düne qui ouvre le bal de la deuxième partie avec quelques titres acoustiques se mettant en jambe pour la suite.
Toujours aussi longiligne et coiffé d'un chapeau classique, sa barbe cache mystérieusement une partie du visage certainement décharné. La voix quant à elle est toujours là et sa timidité reconnaissable entre chaque morceau.
Annonçant l'arrivée de son frère, Néman, et de leur collègue bassiste barbu, le trio lance alors quelques bombes folk que certaines personnes du public imbibées d'alcool applaudiront jusqu'à l'égosillement, ce qui ne manquera pas de rassurer le chanteur dans leur prestation.
L'ambiance globale de la prestation se verra souriante et décontractée, une femme du public allant même jusqu'à apporter un verre de soda à la demande de David-Ivar.
Vient ensuite, l'une des phases les plus intéressantes de la prestation, la partie au ukulélé avec le titre "I Wish That I Could See You Soon" dépouillée contrastant avec la version surproduite de l'album.
Toujours très proche de ses fans et n'hésitant pas à remercier à plusieurs reprises le public présent, Herman Düne terminera la prestation par un rappel dans les règles de l'art démontrant que le départ de l'autre frère, André, n'était pas réducteur pour ce groupe franco-suédois qui reste une valeur sûre de la planète anti-folk moderne. |